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Les programmes des candidats bordelais pour le climat sur le grill

Dans une analyse des programmes des quatre principaux candidats à la mairie de Bordeaux, le Réseau Action Climat estime que celui de Pierre Hurmic est le plus à même de faire face à l’urgence climatique et sociale.  Thomas Cazenave et Philippe Poutou « peuvent mieux faire » et Nicolas Florian « est à la traîne », selon cette ONG.

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Les programmes des candidats bordelais pour le climat sur le grill

Le Réseau action climat (RAC) fait craqueler le vernis vert des candidats dans les grandes villes de France. Cette association a en effet décrypté leurs propositions au prisme de 10 mesures concrètes pour le climat, et vérifié si elles sont soutenues ou non par chacun des candidats.

Les villes françaises, rappelle l’ONG sont en effet responsables de 67 % des émissions de gaz à effet de serre nationales, d’où l’importance d’une action immédiate dès le prochain mandat municipal.  D’autant plus à Bordeaux, « très exposée au dérèglement climatique, notamment à la montée du niveau de la mer ». Le RAC s’est donc penché sur les propositions des quatre principaux candidats bordelais.

Premier constat général : « aucun ne comporte des mesures suffisamment ambitieuses pour réduire la place des véhicules polluants ». Le Réseau rappelle ainsi que Bordeaux « a suspendu la mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE, restreignant l’accès au centre-ville des véhicules polluants, NDLR) malgré une étude démontrant les bienfaits de cette mesure pour la santé de la population ».

Or aucun candidat n’évoque son instauration (sauf le marcheur Thomas Cazenave, mais uniquement pour la logistique urbaine) et si tous ont dégainé des plans vélos, ceux-ci doivent être précisés, considère le RAC.

Florian « dénote »

Le maire sortant est le plus critiqué : son programme « prend peu en compte l’enjeu climatique », estime le RAC. Il « ne fait pas référence à la mise en place d’une ZFE pour réduire la place de la voiture en ville », et « ne mentionne pas non plus l’enjeu crucial de la rénovation énergétique des logements ».  Le programme de Nicolas Florian (Les Républicains) « dénote », estime le RAC, en ne mentionnant pas non plus « la restauration collective végétarienne, bio et locale, ni la structuration de la filière agricole durable ».

Si Philippe Poutou propose “la gratuité des transports publics comme alternative à la voiture” en développant le réseau de transports en commun, « la question de la mise en place d’une ZFE est absente de son programme », tout comme « des pans importants de l’action locale en faveur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre » : la rénovation énergétique des logements en haute performance énergétique ou encore le développement des énergies renouvelables. Conclusion : le candidat du NPA « manque de propositions concrètes et ambitieuses pour le climat ».

Hurmic « se détache »

L’ONG regrette aussi que le programme de Pierre Hurmic soit aussi « muet sur la nécessaire mise en place d’une Zone à Faibles Émissions et la sortie du diesel ».  Elle estime cependant que la liste Bordeaux Respire ! (EELV / PS / PC) « se détache des autres en intégrant la question climatique dans les différents secteurs (transports en commun, rénovation énergétique, gestion des déchets, etc.), et en proposant une mesure supplémentaire intéressante : celle de former les chefs de la restauration collective à l’alimentation végétale et à la lutte contre le gaspillage ».

Le RAC relève en outre qu’Hurmic est « le seul candidat à proposer de “cesser toute artificialisation des sols” », et le seul « à s’engager sur l’interdiction des écrans publicitaires numériques » – Bordeaux en luttes, la liste de Poutou, proposant elle de « limiter la place de la publicité dans l’espace public ».

Cazenave « très inégal »

Aucune mesure en ce sens ne figure en revanche dans le programme de Thomas Cazenave (La République en marche), que le RAC juge « très inégal » : il ne contient « aucune mesure pour la rénovation énergétique des bâtiments des particuliers, notamment des ménages les plus précaires ». En revanche, il est « ambitieux sur les transports en commun, les déchets (en proposant une collecte des biodéchets afin de réduire les quantités de déchets incinérés) et le moratoire sur l’installation des grandes surfaces ».

Si les enjeux de lutte contre l’étalement urbain ne figurent pas dans le programme de Nicolas Florian, le RAC salue toutefois « une proposition intéressante » quant à la collecte des déchets – le compostage à 100 % des déchets organiques de la ville.

Le Réseau action climat souligne que « si les candidats souhaitent préciser leurs programmes ou certaines propositions, il publiera une mise à jour de son décryptage le lundi 9 mars ».

Le 14 mars, l’ONG invite par ailleurs les citoyens à se rendre dans la rue le 14 mars pour la Marche du Climat et « rappeler, à la veille du premier tour, qu’ils exigent des mesures fortes et qu’ils suivront les engagements des candidats, pour qu’au- delà de la parole, la lutte pour le dérèglement climatique se traduise en actes ».


#dérèglement climatique

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