Inquiet de devoir euthanasier les animaux errants dans les fourrières et les refuges qui arrivent à saturation, Jacques-Charles Fombonne, président de la Société protectrice des animaux a demandé au gouvernement de mettre en place une procédure permettant l’adoption des animaux dans le respect du confinement et des consignes sanitaires en cours. Ce samedi, le ministre de l’intérieur Christophe Castaner a répondu positivement à cette demande et annoncé une nouvelle dérogation dans ce sens pour les déplacements.
Cependant, pas de réouverture anticipée pour le refuge de la SPA de Bordeaux et du Sud Ouest basé à Mérignac. Malgré la possibilité laissée par le gouvernement, sa direction a annoncé qu’elle continuera à respecter le confinement. Pourquoi ?
« Pour le moment notre refuge n’est pas saturé et les animaux qui entrent en fourrière ne sont pas en augmentation, nous espérons de tout cœur que cela va durer » peut-on lire dans le communiqué diffusé ce jour.
Cependant, le communiqué précise que « seules les personnes extérieures souhaitant récupérer leur animal en fourrière sont acceptées ».
Adopter en avril pour abandonner en juillet ?
Mais la direction du refuge de Mérignac affiche son opposition aussi pour une autre raison. Elle ne souhaite pas encourager les adoptions qu’elle qualifie de « source d’occupation » et insiste pour « qu’une adoption reste un acte réfléchi ».
« Nous n’avons jamais reçu autant de demandes d’adoptions de chiens qu’en ce moment. Nous comprenons que certaines personnes soient actuellement très motivées pour adopter car nous avons pour la plupart davantage de temps qu’habituellement. […] Qu’en sera-t-il post-confinement lorsque la vie reprendra son cours avec le travail, le quotidien à gérer… L’animal aura-t-il toujours sa place au sein du foyer ? »
La SPA de Bordeaux et du Sud-Ouest souligne que le refuge qu’elle gère à Mérignac est complètement indépendant de la SPA de Paris. Elle est membre de la Confédération nationale des refuges de France qui en regroupe 270 et dont le siège social se situe à Lyon.
Contrairement au fonctionnement des fourrières dépendantes de structures municipales, la structure associative locale garde un animal errant recueilli sur la voie publique « trois semaines avant de le passer côté refuge » (contre 8 jours ouvrables) :
« Nous avons allongé le délai, confie la responsable Gaëlle Deffez-Rault, pour laisser le temps aux propriétaires de se manifester ou de se décider définitivement en cas d’abandon. Si l’animal n’est pas identifié, c’est également le temps nécessaire pour trouver son propriétaire. »
Gaëlle Deffez-Rault se félicite d’une bonne nouvelle : la baisse des animaux abandonnés dans la région pendant le confinement.
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