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De nouveaux patients arrivés à Bordeaux par les « trains de la solidarité »

45 patients originaires d’Île-de-France et atteints du Covid-19 sont arrivés en Nouvelle-Aquitaine. A la clinique Bordeaux-Nord, Rue89 Bordeaux a assisté à l’accueil de 4 d’entre eux.

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De nouveaux patients arrivés à Bordeaux par les « trains de la solidarité »

« Allez, c’est à vous ! » lâche le docteur Christophe Perdrix. En face de lui, docteur Bertrand Delord, assisté de deux infirmiers. Docteur Lény Racioppi, anesthésiste est là aussi pour aider. Tous portent des masques, des lunettes de protection, des gants et de longues blouses bleues, et sont prêts à agir. Le quatrième et dernier patient attendu à la clinique Bordeaux-Nord ce vendredi 10 avril vient d’arriver.

Venus d’Argenteuil, Aulnay-sous-Bois, Marne-la-Vallée, les quatre patients atteints de Covid-19, des hommes âgés entre 55 et 70 ans, font partie des 45 arrivés ce vendredi en Nouvelle-Aquitaine par deux TGV en provenance d’Ile-de-France, afin de soulager les structures de cette région.

« La réanimation, ça ne s’improvise pas »

L’un de ces « trains de la solidarité » s’est arrêté à Angoulême pour dispatcher 21 malades (et non 24 comme initialement prévu, 3 personnes n’ont finalement pas été jugées en état de voyager) dans les hôpitaux de l’ex Poitou-Charentes.

L’autre est arrivé à Bordeaux avec 24 personnes en réanimation, dont 12 patients orientés vers le CHU de Bordeaux, 5 vers l’hôpital des armées Robert Piqué, et 7 vers les établissements privés – 3 à Saint-Augustin et 4, donc, à Bordeaux Nord.

« La femme de l’un des patients s’est opposée à son transfert, rapporte docteur Perdrix. C’est dur en effet de voir un parent partir si loin. Mais il vaut mieux qu’il soit bien pris en charge plutôt de rester là où on faisait avec les moyens du bord. La réanimation, ça ne s’improvise pas. »

A Bordeaux-Nord, les 15 « lits Covid » sont tous occupés. De tous les patients arrivés d’autres villes depuis le début de la pandémie, aucun n’est pour l’instant reparti chez lui. « Ce sont des cas sérieux et doivent être suivis » avance docteur Perdrix qui précise que « tout est sous contrôle ».

Sur les 84 patients des régions Grand Est et Ile-de-France accueillis jusqu’à ce matin en Nouvelle-Aquitaine, et répartis dans les différents hôpitaux, « un seul, et un de trop, est malheureusement décédé », a indiqué ce vendredi Michel Laforcade, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, lors d’un point presse hebdomadaire. « Mais 21 ont quitté la réanimation et trois sont même rentrés chez eux », guéris.

59 personnes « requièrent encore des soins lourds de réanimation mais présentent un état stable », précise l’ARS.

Base arrière

Sur le front contre l’épidémie de coronavirus, la Nouvelle-Aquitaine poursuit ainsi sa mission de base arrière.

« La grande question, c’est de savoir si nous ne sommes pas en train de trop dégarnir l’offre de la Nouvelle-Aquitaine, relève Michel Laforcade. Avant la crise nous avions environ 400 lits en réanimation, et les établissements publics et privés ont fait un effort colossal pour préparer la crise. Nous en avons désormais 691 places, dont 256 de disponibles. Il faut donc retrancher les patients que sommes en train de recevoir, mais nous avons encore une réelle disponibilité et avons le sentiment que nous ne sommes pas en train de trop découvrir notre système de santé. »

D’autant que la Nouvelle-Aquitaine, au diapason de la tendance nationale, espère voir « un signe important » dans la baisse du nombre de patients en réanimation, enregistrée « pour la première fois jeudi au niveau national », et depuis quelques jours dans la région.

Ces derniers jours, la Nouvelle-Aquitaine est passé de 247 à 229 personnes en réanimation, et comptait en tout 775 personnes hospitalisées vendredi, soit 17 de moins que la veille.

« Nous n’en tirons aucune conclusion hâtive, cette baisse ne sera vraiment significative que si elle est confirmée dans les prochains jours, ajoute Michel Laforcade. Mais on est bien sur une logique de plateau, pas de pic auquel on s’attendait il y a quelques semaines. »

La région recense pour l’heure 174 décès au total.


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