Média local avec zéro milliardaire dedans

« Il faudra construire un monde différent pour l’après Covid-19 »

Jean-Luc Gleyze a assuré ce lundi lors d’un point presse que le département de la Gironde jouerait à plein son rôle d’amortisseur social dans la crise qui s’annonce après le choc sanitaire, et entend lancer le débat local sur l’après coronavirus.

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« Il faudra construire un monde différent pour l’après Covid-19 »

La commission permanente du conseil départemental a ainsi voté ce lundi un fond d’un million d’euros pour les associations de proximité qui seront en difficulté, a indiqué son président. La Gironde va également maintenir les subventions accordées, « y compris pour des manifestations qui n’auront pas lieu ».

Plusieurs mesures sont également prises pour les publics fragiles. Les droits des bénéficiaires des aides du département (RSA, allocation adulte handicapé, allocation personnalisée d’autonomie) seront automatiquement prorogés de six mois afin d’éviter toute rupture possible de prise en charge.

Dès ce mardi, des bons alimentaires équivalent à huit euros par ticket vont être distribués par le département, à l’instar de ce que vient de faire la ville de Brest. Et les associations d’aide alimentaire recevront 300 repas par jour préparés par la cuisine du collège Edouard Vaillant à Bordeaux. Les gymnases des collèges pourront être mis à disposition des SDF qui auraient besoin de douches.

Dépistage

Actif dans la commande et la distribution de masques, le département de la Gironde compte aussi participer à la préparation des tests de dépistage, via son laboratoire départemental d’analyses (LDA33).

« Nous pourrions une fois de plus contribuer à la solidarité nationale en lieu et place de l’Etat », assène Jean-Luc Gleyze.

Mais il « faudra impérativement un après Covid-19 », prévient-il, mettant en garde sur la crise économique, et celle des territoires et du service publics  qui pourrait suivre. Le président souligne notamment que le département perd chaque jour 1 à 1,5 million d’euros de droits de mutations, ce qui pourrait représenter un manque à gagner allant jusqu’à 200 millions d’euros, soit la moitié de ses recettes annuelles venant de cette taxe sur les ventes de biens immobiliers.

« L’Etat et les collectivités locales vont être dans une telle situation que vont se poser ces questions (…) : comment faire tenir la cohésion sociale et territoriale si en même temps que l’économie s’effondre le secteur public ? Il faut reconstruire demain un monde différent à la fois économiquement, socialement et environnementalement ».

Un monde selon jean-Luc Gleyze fondé sur « le retour en force de la proximité » et des circuits courts, et sur la « solidarité qui se manifeste chaque jour à 20h pour les soignants et à travers les plateformes d’entraide ».

« Mais il ne faut surtout pas relever l’économie telle qu’elle était précédemment, cette vision du monde a vécu et abîmé notre planète, ses femmes et ses hommes. Cela serait la porte ouverte à une nouvelle crise  portée par autre virus ou une crise environnementale. »


#covid-19

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