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Travail et confinement – Épisode 1 de Coronavirus dans ma Rue

19e jour depuis la déclaration de restriction des sorties par le président Emmanuel Macron. La fermeture des commerces non indispensables, « des lieux recevant du public » et des écoles fait désormais partie de nos habitudes. Si certains Bordelais sont confinés, d’autres pratiquent encore une activité. Comment le confinement a modifié le rapport au travail ? Premier podcast de « Coronavirus dans ma Rue » dans la rubrique Voix de faits.

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Travail et confinement – Épisode 1 de Coronavirus dans ma Rue

Comme pour 67 millions de français, le quotidien de chacun est bousculé par un virus. Pour empêcher sa propagation, la population est confinée à domicile et se retrouve contrainte de remplir une dérogation sur papier avant de passer la porte.

Certains se retrouvent contraints de se rendre à leur lieu de travail pour vendre des cigarettes et des jeux, d’autres sont enfermés avec leurs enfants alors qu’ils iraient volontiers conduire des trams ou des bus ou encore à profiter de la découverte douce-amer du télétravail…

Depuis son bureau de tabac du centre ville, Sam le « buréaliste » a encore les premières annonces en tête. Quand il retrouve, à son poste, un masque et des gants, il a une pensée pour le personnel soignant en manque de matériel de protection. Lui qui fait commerce « de la mort et du hasard », prend alors conscience de son appartenance à la catégorie des travailleurs indispensables.

« Avant l’épidémie, j’avais conscience d’être un travailleur au SMIC faisant un travail alimentaire. Après, par rapport à ça, vu qu’il ne faut pas que tout s’arrête et que les seuls endroits de collecte des taxes sont les stations-essences et les bureaux de tabac… Alors pour le coup, c’est bizarre, parce que je n’ai pas du tout l’habitude de me placer comme ça, mais je suis content d’être à cet endroit, pour collecter les taxes qui vont alimenter l’effort national. D’un coup mon métier devient presque digne. »

Si Sam reconsidère son métier avec philosophie depuis le confinement, pour Muriel, conductrice de tramway, le quotidien reclus est un peu plus teinté d’impatience.

« Quand notre président a prévenu que les crèches les écoles étaient fermés, j’attendais d’avoir mon planning de travail pour lundi. J’ai vu le visage de mon mari se décomposer, le mien avec, en se disant “mais comment va-t-on faire?”. J’aime bien mon boulot et je me sentais empêchée, d’autant plus que je commence à conduire le tramway depuis peu de temps et que j’étais impatiente de me faire la main sur cette machine. »

A la maison, elle ressort ses vieux modèle de pompon, de découpages, les ciseaux et la colle. Pas question pour autant de confier les enfants au grand-parents, en raison du risque sanitaire. 

Pour Hélène, enseignante en école de commerce, cette période de crise est aussi pour elle une manière de réinterroger les relations d’équipe.

« La pratique du confinement a complètement bouleversé nos rapports, nos rapports à tout… Au métier qu’on peut avoir, au rapport que l’on a avec les administratifs, les enseignants et surtout les étudiants. Et puis ça a interrogé la force d’une équipe surtout. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas les profs d’un côté, isolés face a leurs élèves, il y avait aussi la direction, les équipes pédagogiques et les informaticiens qui ont eu un rôle important parce que c’est eux qui ont garanti la faisabilité des choses. Du coup toute l’équipe était très importante… »

Hélène, Sam et Muriel évoquent le travail, mais bien au delà, surtout la question du lien social. Du lien humain et de ce qui nous rapproche les uns les autres en cette période de confinement. Car éducation, transport, santé, alimentation, rapport au temps, à l’espace, dans les jours à venir l’ensemble de nos activités sera à repenser, ensemble.


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Photo : WS/Rue89 Bordeaux

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