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Dossier #33 : Après le virus, la culture en réanimation

Fermées jusqu’à nouvel ordre, les salles de spectacle s’activent en coulisses

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Dossier #33 : Après le virus, la culture en réanimation

« Se réinventer » ! dixit Emmanuel Macron. Quand le président se relève les manches pour s’adresser aux acteurs culturels français, beaucoup en ont les bras qui tombent.

Didier Estèbe, directeur du Krakatoa à Mérignac, commente :

« On se réinvente au quotidien. L’essence même du spectacle vivant consiste à se réinventer, sinon c’est du patrimoine. »

Pas besoin de le dire à un secteur qui se réinvente sans cesse pour exister. Si le patron du « Krakate », comme beaucoup d’autres des structures de la métropole bordelaise, attendait l’intervention du chef de l’Etat pour y voir clair, c’est raté. Ils froncent toujours autant les sourcils et se demandent comment le secteur culturel, paralysé depuis le début du confinement, et sans perspecive claire de reprise, va se relever du Covid-19.

Mauvais temps…

Le Théâtre national Bordeaux Aquitaine pour le théâtre ; le Carré-Colonnes pour le théâtre, la danse et le cirque ; La Manufacture CDCN pour la danse ; le Krakatoa et le Rocher de Palmer pour les musiques actuelles, toutes des scènes labellisées de la métropole naviguent toujours à vue dans une mer agitée.

Certes, Catherine Marnas, directrice du TnBA, donne rendez-vous le 23 juin pour dévoiler sa saison 2020-2021. C’est cependant moins pour avoir le temps de la boucler que pour s’assurer de sa tenue. Quand à Patrick Duval, à la tête du Rocher de Palmer, il prône l’adaptabilité et craint, comme le Krakatoa pour ses 30 ans en mars, de voir ses 10 bougies en septembre partir en fumée.

Dans un premier article, on verra alors comment les patrons de ces salles gèrent leurs programmations. Comment certains réintègrent les spectacles reportés à leurs futures saisons pour espérer une rentabilité face à la demande d’engagement formulée par le ministère de la culture de rémunérer les artistes coûte que coûte. Comment d’autres jonglent avec les dates, non seulement pour prévoir de recaser les spectacles reportés, mais également pour prévenir une nouvelle annulation.

… et temps mort

Des annulations, les festivals qui fleurissent l’été en prévoient pas mal. Musicalarue, Reggae Sun Ska, Black Bass, Vie sauvage… annulés. Les Plages Pop sont incertaines. On passera donc l’été sans musique ? Relâche et Climax s’accrochent et comptent bien sauver leurs éditions respectives. Comment faire si la consigne d’Edouard Philippe du 28 avril d’interdire « tous les événements de plus de 5000 personnes » est maintenue ? C’est le flou artistique. Quant aux cinémas indépendants, ils risquent l’écran noir.

Et côté arts plastiques ? Ça sent le brûlé. Si la mairie de Bordeaux a tenté de venir au secours des associations (seulement « partenaires ») dont certaines œuvrent dans ce secteur, ou encore le Fonds régional d’art contemporain de Nouvelle-Aquitaine a mis à l’arrache une aide (sur concours) pour les artistes, le milieu n’en ressort pas ragaillardi pour autant, voire moins. Et on verra comment les artistes en sont revenus.

Les temps sont durs. Comme toujours diront certains. Même si le mauvais temps plane au-dessus de la culture, on continue à espérer qu’après la pluie, le beau temps. Mais dans combien de temps ?


#la culture en réanimation

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Photo : SB/Rue89 Bordeaux

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