Après avoir été renversé par un véhicule de la police municipale, un cycliste a été interpellé mercredi à Bordeaux, malgré les protestations de plusieurs témoins de la scène, qui ont vivement réagi ensuite sur Facebook, taxant les agents de « violences policières ».
Dans une vidéo, l’une d’elles explique que le jeune homme à vélo, klaxonné par les policiers, leur avait fait un doigt d’honneur, sans regarder à qui il avait affaire. Selon elle, la voiture aurait alors fait une queue de poisson pour l’arrêter.
Dans un autre post, Kler Lerouzique, présente elle aussi sur place, raconte la suite. Le cycliste « à terre, son vélo écrabouillé, se relève de colère par la peur d’avoir failli passer sous la voiture du chauffard. Pas de chance, le chauffard, c’est la voiture de la police municipale », poursuit-elle :
« La colère du cycliste prend le dessus et la police ne s’excuse toujours pas, n’appelle pas non plus les pompiers pour savoir si le jeune homme n’a pas de blessure. […] Les trois policiers prennent leur posture sévère et décide de menotter…ce jeune cycliste… noir. »
On l’a « plaqué au sol, roué de coups, s’est fait tordre le bras avec des matraques », alors que les policiers n’ont pas de masques de protection. expliquent les témoins. Dans les vidéos, on entend plusieurs personnes s’indigner de la réaction des agents. Elles ont tenté d’intervenir pour comprendre les raisons de l’accident, puis demander la libération du jeune homme.
« Outrage manifeste »
Certaines jugent « pas possible d’accepter ça sous prétexte que les jeunes ont fait un doigt ou qu’ils sont noirs ».
« Et si, moi, jeune, blanche, renversée par la voiture de la police… aurais je eu le même traitement ? Est-ce que la police ne m’aurait pas proposé de me ramener à mon domicile et de s’assurer de ma sécurité ? »
Jointe par Rue89 Bordeaux, la mairie de Bordeaux légitime l’intervention de ses policiers, suite à « une infraction au code de la route et un outrage manifeste ». Elle confirme que « les deux véhicules sont entrés légèrement en contact à très faible allure, provoquant la chute du cycliste qui n’a heureusement pas été blessé ». Mais la Ville justifie la suite de leur action :
« Les policiers ont ensuite été insultés et menacés physiquement par la personne interpellée. Les caméras piétons des policiers municipaux permettent de constater l’outrage, la rébellion et l’accomplissement conforme de toutes les règles d’intervention de la Police Municipale. »
La mairie précise toutefois que, « à la demande du Maire, le directeur Général des Services de la Ville de Bordeaux a demandé un rapport précis des faits et l’archivage des images ». L’affaire pourrait donc ne pas en rester là, selon le contenu des ces éléments.
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