« Malgré l’interdiction de la préfecture, nous sommes là », fulmine Rama Diop, présidente de SOS Racisme Gironde. Quand elle prend la parole pour s’adresser aux 300 personnes venues rendre hommage à George Floyd place de la Victoire à Bordeaux, elle évoque aussi bien l’affaire Adama Traoré que les révélations par le média StreetPress des groupes Facebook de policiers où s’échangent des messages racistes.
« Il aura fallu tout cela pour que le gouvernement sorte de son déni et prenne enfin en compte notre interpellation. Néanmoins, la réponse de Castaner hier (lundi, NDLR) est encore floue et n’est pas à la hauteur de l’enjeu » ajoute Rama Diop.
Par la voix de sa présidente, SOS Racisme Gironde a réclamé « l’ouverture de corps de contrôle de la police à des regards extérieurs » ainsi qu’à « l’instauration du ticket de contrôle [récépissé délivré par la police après un contrôle d’identité, NDLR] ». Une dizaine de prises de parole ont ensuite suivi, certaines rappelant que Georges Floyd « est mort parce qu’il était noir ».
Genou à terre
« Notre génération ne devrait plus se battre pour lutter contre ces injustices, rappelle un intervenant. Mes ancêtres l’ont fait, mes grands-parents et mes parents l’ont fait. Et me voici à nouveau devant vous pour cette même raison. »
Le rassemblement s’est terminé par 8 minutes et 46 secondes de silence, la durée de l’agonie de George Floyd étouffé sous le plaquage ventral de trois policiers américains à Minneapolis. Le poing levé, la majorité des participants ont posé le genou à terre.
Ce geste fort cache plusieurs sens. Le premier fait référence au genou du policier qui a tué en étranglant le cou de l’Afro-Américain le 25 mai dernier. Le deuxième, initié par Martin Luther King et repris par le basketteur Colin Kaepernick, dénonce le racisme et les violences policières qui remontent aux années 1960 outre-Atlantique.
Sous une surveillance policière très discrète, le rassemblement a duré une heure et aucun incident n’est à signaler. Un autre rassemblement est prévu ce mercredi 15h place Pey-Berland, interdit par la préfecture pour des raisons sanitaires lui aussi.
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