Interrogé ce lundi matin sur France Info, le maire écologiste de Bordeaux, Pierre Hurmic, dit « mal à comprendre » les nouvelles restrictions sanitaires dans la métropole bordelaise pour lutter contre la pandémie de la Covid-19. « Sévérité » et « brutalité » sont les termes de l’édile à propos des fermetures des gymnases, salles de sport, et piscines, mais également la fermeture exigée des bars à 22h à partir de ce lundi soir.
« On les a appris soudainement sans aucune concertation préalable, ni avec les élus locaux ni avec les professionnels, affirme Pierre Hurmic. Ce sont surtout les professionnels qui sont extrêmement inquiets et qui ont été surpris. Même si nous ne sommes pas au même régime que Marseille parce que la situation est beaucoup moins grave à Bordeaux qu’à Marseille, c’est quand même un coup dur pour ce secteur-là qui a du mal à comprendre. »
Pierre Hurmic regrette une concertation « extrêmement limitée » et ajoute « qu’il vaut mieux que les jeunes soient dans des cafés où c’est encadré plutôt que de terminer la soirée dans des appartements, voire des studios ».
« Scandaleux »
Ces propos ont fait réagir les conseillers municipaux Marcheurs de l’opposition. Aziz Skalli (LREM) va jusqu’à les qualifier de « scandaleux » :
« Il lance une polémique stérile qui renvoie à sa propre inaction depuis trois mois. Malgré la concertation avec les services de l’État, Pierre Hurmic continue à dire que ces mesures sont brutales. On a des gens qui meurent. Les leaders politiques doivent faire preuve de solidarité et de responsabilité. Il prône la concertation qu’il en fasse de même avec son conseil municipal et son opposition. »
Nicolas Florian et les membres du groupe Bordeaux Ensemble ont aussi déploré que Pierre Hurmic attaque « le jacobinisme de l’État » tout en étant selon eux peu girondin au niveau local. Ils regrettent en effet d’être insuffisamment concertés, voire même tenus au courant de la situation sanitaire et des mesures prises localement.
« Je suis préoccupé par le manque d’informations sur le Covid-19, a notamment estimé Marik Fetouh, conseiller municipal d’opposition. On ne sait pas par exemple, si la ligne téléphonique mise en place par l’hôpital psychiatrique Charles-Perrens pour les personnes souffrant de stress liés au confinement et à l’épidémie est toujours active. Or la rupture de soins psychiatrique est en cause dans l’augmentation de la délinquance à Bordeaux. »
Cela rejoint certaines critiques déjà formulées par Bordeaux en luttes, pour le coup, sur les manques du système sanitaire local. Un problème qui peut être imputé la mairie, mais reste dans les grandes largeurs des compétences de l’État.
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