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Philippe Poutou s’élève contre le « climat sécuritaire » de la rentrée

Le conseiller municipal Bordeaux en luttes critique les mesures « disciplinaires et culpabilisatrices » de la préfecture de la Gironde contre l’épidémie de Covid-19. Il déplore que rien ne soit fait pour renforcer le système de soin, y compris au niveau de la mairie de Bordeaux, d’où il ne voit venir « aucun signe de rupture ».

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Philippe Poutou s’élève contre le « climat sécuritaire » de la rentrée

Lors d’une conférence de rentrée « en colère » au cinéma Utopia ce mercredi, Philippe Poutou a fustigé le « plan disciplinaire et culpabilisateur » de la préfecture de la Gironde, relevant selon lui « du mépris » et de l’incompétence à trouver des réponses.

« Tout est saturé du côté des laboratoires qui font des tests et on a des inquiétudes sur la capacité du système hospitalier à faire face à un nouveau rebond » de la pandémie, alerte le nouvel élu au conseil municipal de Bordeaux.

Il regrette que celle-ci ait pris des mesures restrictives « comme l’interdiction des sorties scolaires », que vont selon lui « payer cher les lieux culturels comme l’Utopia », dont 10% de la billetterie dépend de ce public. Et s’il ne conteste pas l’obligation du port du masque, le leader du NPA déplore que celui-ci ne soit pas distribué gratuitement à tous les habitants.

« Continuité politique »

Pour l’opposant de gauche à la municipalité, le « climat très sécuritaire et policier » a gagné la Ville. Il regrette que parmi les premières annonces de Pierre Hurmic figure l’embauche de policiers municipaux plutôt que celle d’ATSEM (agent d’école maternelle) ou de médiateurs, et que Bordeaux n’ait pas décidé de créer des « dispensaires publics pour faire des tests et apporter une aide psychologique aux habitants ».

« On a la confirmation que la mairie est dans la continuité politique, et que le sapin n’est pas le signe d’une rupture, il n’y a aucun signal de changement dans quasiment toutes les 73 délibérations du prochain conseil municipal », affirme Philippe Poutou.

Antoine Boudinet, son collègue du groupe Bordeaux en lutte au conseil municipal, relève notamment qu’aucune délibération ne stoppe des projets de construction validés par la précédente mandature, soulignant que Pierre Hurmic avait promis le gel des opérations immobilières – juridiquement quasi impossible à mettre en œuvre dès lors que des permis de construire sont signés ou même simplement déposés.

« Pendant ce temps, à Belcier, Euratlantique continue à expulser des gens de leurs logements », pointe l’élu Gilet jaune.

Ne pas rater des occases

Estimant que la question du logement et des sans-abri est insuffisamment prise en compte, Philippe Poutou omet toutefois de mentionner l‘encadrement des loyers, dont Bordeaux Métropole vient de demander le feu vert à l’Etat pour son expérimentation, et qui figurait dans le programme de Bordeaux en luttes.

« C’est une des rares mesures qui semble être une réponse sociale, reconnait-il quand on l’interroge sur ce point. Mais l’urgence au niveau logement dépasse cette question. »

Philippe Poutou dit attendre impatiemment le recensement des logements vacants promis pendant la campagne. Mais il promet aussi que les conseillers municipaux de son groupe « ne seront pas juste des brailleurs », et relaieront au palais Rohan les attentes des mouvement sociaux.

Le groupe, qui s’est doté de deux collaborateurs à mi-temps, et bientôt d’un local, compte aussi sensibiliser à ses causes « les militants sincères » qui font partie de la majorité de Pierre Hurmic, et partagent avec Bordeaux en luttes des combats.

« Il y a un vrai danger de rater des occases à un moment ou on peut changer les choses », conclut Philippe Poutou.


#bordeaux en luttes

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