La prise de la mairie de Bordeaux par Pierre Hurmic a donc bien eu une première réplique politique : en obtenant 489 voix des 3507 grands électeurs (14,48%), Monique De Marco devient la première sénatrice écologiste en Gironde. La conseillère municipale de Talence rejoindra ainsi le groupe que vont pouvoir reconstituer les écologistes au Palais du Luxembourg (il faut au moins 10 élus).
Elle sera la seule novice des 6 élus girondins choisis ce dimanche par les grands électeurs du département. Ceux-ci ont placé en tête (30,38%) la liste socialiste « Gironde, terre d’engagements ». Troisième de la liste, Christine Bost n’accompagnera pas à Paris les deux sortant PS, Laurence Harribey et Hervé Gille, au sein du deuxième groupe du Sénat, et premier de l’opposition.
La droite confortée
Avec 24,46% des voix, la liste Résolument Girondins de Nathalie Delattre et Alain Cazabonne permet à ces deux sortants centristes de conserver leur siège. Tout comme Florence Lassarade (Les Républicains), qui faisait liste à part. Mais les trois élus rejoindront la majorité de Gérard Larcher au Sénat, qui sort « confortée » du renouvellement de la moitié des sièges ce dimanche.
Françoise Cartron est donc la seule sénatrice non réélue ce dimanche. En quittant en cours de mandat le PS pour la République en marche, l’ex maire d’Artigues et vice-présidente du Sénat paye la débâcle du parti macroniste aux municipales. Sa liste n’a rassemblé que 8,26% des suffrages.
Perdu également pour Yves d’Amécourt (Mouvement de la ruralité, ex LR) et Edwige Diaz (Rassemblement national), qui ne sont pas parvenus à troubler le jeu à droite. Leurs listes font moins de 5%, tout comme celles de Mathieu Caillaud (LFI) et Sébastien Laborde (PCF).
Grands électeurs « nassés »
Le scrutin aura été marqué en Gironde par quelques couacs d’organisation, lié au choix de n’ouvrir qu’un bureau de vote, à la préfecture. Il fallait aux grands électeurs jusqu’à deux heures d’attente pour voter ce dimanche matin. « Inadmissible » selon l’un d’eux, surtout en temps de crise sanitaire. Arrivé dans la matinée, le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a fait demi-tour « en espérant trouver moins de monde cet après-midi ».
« On peut en effet regretter cette organisation et le fait de centraliser le vote dans un seul lieu, confie l’édile. On aurait pu prévoir des bureaux de vote dans les sous-préfectures. Il semblerait que ça a été refusé par peur que les dépouillements donnent des tendances imprécises, alors qu’il aurait mieux valu centraliser les dépouillements ici. »
Sur sa page Facebook, Sylvie Justome, adjointe au maire de Bordeaux chargée de la sécurité sanitaire, a même évoqué « un piège sanitaire » :
« Incurie ? incompétence ? mépris républicain ? erreur sanitaire ? Toujours est-il que les grands électeurs, dont la moyenne d’âge en fait des personnes à risque de Covid-19 se retrouvent quasiment nassées pour aller voter […] dans l’impossibilité de respecter/faire respecter les gestes barrières et mesures sanitaires de la Préfète. »
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