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Expulsion des Sahraouis du squat cours Victor-Hugo à Cenon

Occupées par 17 Sahraouis, deux maisons appartenant à la mairie de Cenon ont été évacuées à 10h ce mardi matin par les forces de l’ordre. « Inadmissible » pour leur avocat maître M’Baye qui rappelle la situation sanitaire liée à la Covid-19 et annonce un référé-liberté.

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Expulsion des Sahraouis du squat cours Victor-Hugo à Cenon

« Compte tenu de la situation sanitaire de la Covid-19, il n’est pas concevable de mettre du monde à la rue. Je ne comprends pas pourquoi on procède à une expulsion dans des conditions pareilles. »

Maître Mamadou Demba M’Baye ne décolère pas. L’avocat des Sahraouis qui ont trouvé refuge dans deux maisons attenantes à l’école Camille-Maumey cours Victor-Hugo à Cenon s’indigne de leur expulsion ce mardi matin 10h par la police nationale.

Cette expulsion fait suite à une ordonnance datant de mars 2019 pour une procédure judiciaire entamée par le propriétaire, la mairie de Cenon. Le 13 mai, une requête pour le concours de la force publique a été faite pour mettre cette décision à exécution, accordée ce 15 octobre par la Préfecture de la Gironde.

Référé-liberté

Dix-sept hommes seuls d’une trentaine d’années occupaient les lieux. Ce mardi matin, ils étaient dix selon la préfecture. Ils se sont installés ici en février 2019 alors que, selon leur avocat, aucun logement ne leur avait été proposé le temps d’instruire leur demande d’asile. En juillet 2020, ils avaient même attaqué en référé la Préfète pour un obtenir un hébergement stable, sans obtenir gain de cause.

« Ce sont les mêmes que la gare Saint-Jean. Ils ont des récépissés de dépôt de demande d’asile valides et sont constamment chassés de là où ils trouvent refuge. Là encore, on ne leur a rien proposé comme solutions de logement. »

Contactée par Rue89 Bordeaux, la Préfecture déclare :

« Le 29 septembre dernier, une équipe de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) est venue pour un diagnostic social. Elle a rencontré sept personnes. Cette même équipe est revenue lors de l’évacuation ce matin et a trouvé d’autres personnes. Un diagnostic de vulnérabilité a cependant été effectué et aucune urgence n’a été constatée. Tous les demandeurs d’asile ont été invités à se présenter pour un nouvel examen de leurs cas. »

Les Sahraouis ont quitté les lieux et pu emporter leurs affaires personnelles. Maître Mbaye annonce un référé-liberté (une procédure d’urgence permettant de mettre fin à une mesure administrative) « compte tenu de la menace dans laquelle ces hommes se trouvent ».


#Cenon

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