Média local avec zéro milliardaire dedans

Pour sauver les locales FIP, Pierre Hurmic et les autres maires montent au créneau

Initialement prévu le 30 juin dernier, l’arrêt des antennes locales FIP – Strasbourg, Nantes et Bordeaux –, est prévu le 31 décembre 2020. Les maires des trois villes préparent un courrier pour interpeller le gouvernement.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89Bordeaux, abonnez-vous.

Pour sauver les locales FIP, Pierre Hurmic et les autres maires montent au créneau

Les maires de Strasbourg, Nantes et Bordeaux vont interpeller le gouvernement pour réclamer le maintien des antennes locales de FIP, dont l’arrêt est prévu pour le 31 décembre 2020, a indiqué ce vendredi Pierre Hurmic.

« Nous sommes en train de préparer un courrier commun avec Nantes et Strasbourg, nous aurons ainsi plus de poids pour être entendus, annonce le maire de Bordeaux. Nous sommes particulièrement préoccupés de voir disparaître une radio qui fonctionne bien, cela fait courir un risque d’appauvrissement du paysage culturel local. »

Le 3 novembre dernier, la direction de Radio France a confirmé l’arrêt des trois dernières animations locales de FIP – qui continuera à émettre, mais seulement de la musique. Et ce malgré plus de 163 000 signataires réunies par deux pétitions en faveur de leur maintien (ici et ici), rappelait ce jeudi dans un communiqué le collectif Sauvons FIP Bordeaux-Arcachon.

« L’équipe girondine, constituée de quatre animatrices, d’une coordinatrice et de deux animatrices remplaçantes, est implantée et travaille sur le terrain depuis 49 ans, indique ce dernier. Comme à Nantes et Strasbourg, cette équipe est bien mieux à même d’accompagner le milieu culturel et associatif que le Délégué Musical rattaché à la Direction Musicale des antennes de Radio France sensé les remplacer dans le projet de la Direction de Radio France. »

« Pas d’économie sur l’info de proximité »

France Bleu ne pourra pas, selon Sauvons FIP, non plus assurer la mission actuelle de chaque antenne locale de FIP, qui « diffuse tous les jours de 7h à 19h plus de 800 informations culturelles et offre 400 invitations à des manifestations culturelles, chaque mois ».

Dans un post sur Facebook, Patrick Duval, qui dirige le Rocher de Palmer à Cenon, dénonce également « un acharnement incompréhensible » contre la station qui « a tant soutenu les assos, grosses et petites, les institutions et les initiatives underground » :

« Ca va être plus dur, dès janvier, alors que nous sommes dans une période où, lorsque nous allons tous réouvrir les salles, les cinémas, les clubs, nous allons avoir besoin de soutien, d’infos relayées, etc. Et FIP ne sera plus là pour le faire. Au nom d’économies ridicules, quelques salaires ( 3,76 équivalents temps plein, NDLR), qui ne vont pas changer grand chose au sein de Radio France. Bref, s’il y avait des économies à faire, ce n’est pas du côté de l’info locale, de proximité mais ailleurs… »

Un autre plan est possible

L’antenne de FIP Bordeaux-Arcachon réalise « des résultats excellents » et son « ratio coût par auditeur est de très loin le plus performant de Radio France et certainement au-delà », selon le collectif de soutien.

« A Radio France, il y a au moins 800 salariés désirant partir en retraite, un autre plan était possible sans sacrifier FIP et sa mission de service public local au profit d’un FIP national. »

Les maires de Bordeaux, Nantes et Strasbourg parviendront-ils à infléchir la décision, déjà repoussée à de nombreuses reprises, de Sybile Veil, présidente de Radio France ? L’entreprise public doit également répondre à la situation sociale des salariées de FIP, qui « ne savent rien sur leur avenir professionnel », pointe le collectif, selon lequel « seuls deux postes sont proposés localement pour sept salariées (5 CDI, 2 CDD) ».


#médias

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles
Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile