Vice-présidente du Département de la Gironde et adjointe de la nouvelle équipe municipale en charge du service public du logement, Emmanuelle Ajon est morte ce mardi 15 décembre, emportée en quelques semaines par une grave maladie. Elle avait seulement 49 ans.
Sa disparition brutale est une secousse pour Bordeaux, tant Emmanuelle Ajon était devenue une figure incontournable de la vie publique locale.
D’abord bénévole au Secours populaire, l’habitante de la Bastide s’engage au Parti socialiste en 2002, après l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, « pour faire barrage au Front national », précisait-elle dans sa biographie de la liste Bordeaux Respire !.
Suppléante de la députée Michèle Delaunay de 2007 à 2012, elle est conseillère régionale déléguée à l’insertion, puis devient en 2015 vice-présidente de Jean-Luc Gleyze, élu à la tête du conseil départemental de la Gironde. La jeune femme prend alors en charge le dossier de l’aide sociale à l’enfance, gérant notamment à ce titre les questions sensibles de l’accueil des mineurs non accompagnés, ou les problèmes du centre d’accueil d’Eysines.
Au service du public
Candidate dès 2001 sur la liste de Gilles Savary aux élections municipales à Bordeaux, elle est élue en 2008 et siège alors jusqu’en 2020 sur les bancs de l’opposition à Alain Juppé, aux côté de sa mentore Michèle Delaunay, ainsi que de Vincent Feltesse et Matthieu Rouveyre.
Alors que les deux hommes, en lice pour les municipales de 2020, se retirent finalement de la course, et même de la vie politique, Emmanuelle Ajon reste dans le match, plaidant pour l’alliance du PS avec les écologistes.
Prenant ainsi une bonne part à la victoire de Pierre Hurmic, elle est un bras droit incontournable du nouveau maire, qui peu de temps après son élection, a célébré le mariage de son adjointe. Il lui avait confié pour mission de créer ce service public du logement promis pendant la campagne.
Elle devait mettre à profit ses compétences professionnelles, puisqu’elle exerçait dans le logement social, comme conseillère juridique, puis directrice d’agence de Gironde Habitat (jusqu’en 2014). La maladie, qui l’a emportée en quelques semaines, ne lui en aura pas laissé le temps.
« Notre équipe perd un maillon précieux »
Dans un communiqué, le maire et son conseil municipal disent « leur infinie tristesse à l’annonce de la disparition de leur collègue. » Pierre Hurmic déclare penser « d’abord à sa famille et à tous ses proches qui sont cruellement frappés ».
« Notre équipe municipale perd un maillon précieux, une combattante valeureuse, une humaniste, poursuit le maire. Partie bien trop tôt, Emmanuelle Ajon aura beaucoup œuvré pour Bordeaux et la Gironde. Son courage et son engagement resteront pour nous à jamais exemplaires ».
La Ville de Bordeaux mettra ses drapeaux en berne dès demain, jusqu’aux obsèques. Jean-Luc Gleyze a fait part de son « immense tristesse ».
« Il y avait son sourire, sa réserve naturelle, son regard volontaire et la vigueur de ses combats pour plus de justice sociale, pour l’insertion des plus pauvres, pour un meilleur accès au logement », se remémore Alain Rousset.
C’est « une terrible nouvelle, un choc pour nous tous, nous perdons tous une femme de grande valeur, d’engagement permanent auprès des plus faibles » poursuit le président de la Région Nouvelle-Aquitaine.
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