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Les règles de l’art pour bien vivre son cycle en Gironde

Qu’il dure 3 jours ou une semaine, qu’il revienne tous les 26, 28 ou 31 jours, qu’il soit difficile ou facile à vivre, le cycle menstruel s’impose à toutes. De la même façon que les hirondelles marquent le retour du printemps, chaque femme en bonne santé ainsi chaque mois un rappel de sa fertilité. Mais sait-on tout de ce sujet tabou ? L’association bordelaise Nouveaux Cycles propose quelques pistes pour vivre ses ragnagnas sans se ronger les sangs, du yoga menstruel à la symptothermie, en passant par des protections plus saines, plus économiques et plus écologiques.

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Vulvaventure

L’association bordelaise Nouveaux Cycles (rien à voir avec la petite reine, mais plutôt avec un peloton de princesses) milite sur diverses thématiques liées à la féminité depuis 2019 : la contraception et la fertilité, la sexualité, et la santé féminine, mais aussi, comme son nom l’indique, les menstruations, les règles, les ménorrhées, les ragnagnas, les anglais, peu importe comment on les nomme. 

Six ans de menstruations

Si une femme vit en moyenne 450 cycles menstruels avant sa ménopause, soit 2250 jours de règles (soit plus de six ans), 25% de la population féminine souffre de dysménorrhée ou pour le dire plus simplement de règles douloureuses. Une fatalité qui peut trouver des palliatifs dans des pratiques telles que le yoga menstruel. Cette activité physique a été mise en avant par la « vulvavanture #2 » organisée par l’association il y a quelques semaines.

Parce qu’il permet d’apaiser, de recentrer, et de renforcer le corps et l’esprit, le yoga est une pratique particulièrement recommandée pendant le cycle. Avec des positions particulières qui permettent de soulager les douleurs menstruelles, le yoga menstruel diminuera la dysménorrhée autant qu’il aidera à équilibrer l’humeur. 

Les bénévoles de Nouveaux Cycles (DR)

Inégalité féminine

Bien entendu, toutes les femmes ne souffrent pas face à leurs règles. Si certaines s’accommodent de cette période dans tous les sens du terme, d’autres affrontent une difficulté non pas physique mais pécuniaire. Il faut rappeler qu’avoir ses règles coûte, tout au long de la vie, pas loin de 8000 euros. Et beaucoup doivent parfois choisir entre manger ou vivre leur féminité, en particulier les femmes en situation précaire, les détenues et les SDF dont 40% sont des femmes.

« 1,7 million de femmes sont victimes de la précarité menstruelle et manquent de produits d’hygiène intime (source : Etude IFOP pour Dons Solidaires, 2019), indique Régles Elementaires. Elles n’ont pas les moyens de s’acheter des produits d’hygiène intime – ou pas en quantité suffisante – les empêchant de vivre leurs règles dignement. Cela peut provoquer de graves troubles physiques – démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort – et psychologiques – perte de confiance en soi, difficultés de réinsertion. »

L’association Règles Élémentaires s’engage pour offrir un accès aux protections pour toutes, avec l’installation notamment de points de collectes, où l’on peut faire don de serviettes, de tampons ou de protections dites zéro déchet.

Engagement écolo-économique

Depuis quelques années émerge en effet un mouvement de règles zéro déchet qui balaie trois faisceaux différents : économies menstruelles, écologie et santé. Quelques exemples marquants de chocs sceptiques ont en effet été relayés par les médias, soulignant les problèmes que peuvent engendrer la majorité des tampons lorsqu’ils sont portés trop longtemps. Mais le combat pour une offre périodique sans impact sanitaire est encore loin d’être gagné. Sans compter que plus de 2 milliards de tampons et de serviettes sont jetés chaque année.

Il est donc important d’envisager des solutions alternatives. Elles sont notamment mise en avant par l’association Zero Waste qui promeut l’utilisation des serviettes lavables, des culottes absorbantes et des cups. Toutes ayant une durée de vie de 5 à 10 ans on imagine aisément l’économie que cela peut engendrer. 

Culotte menstruelle Ladays

Aller plus loin

Une dernière option pour gérer ses menstruations, c’est d’apprendre à se connaître intimement, et donc être capable de gérer la venue de son flux et en conséquence se départir de toute protection périodique. Mais cette capacité n’est pas donnée à toutes les femmes, et nécessite une certaine forme d’apprentissage. C’est ce que permet, notamment, la symptothermie.

Dans la mouvance, par exemple de l’auto exploration, cette méthode, basée sur l’observation des glaires cervicales, du col de l’utérus et de la température corporelle permet de comprendre et connaître son cycle et ainsi d’identifier ses périodes de fertilité (seulement pendant un tiers de son cycle), d’offrir une option de contraception zéro déchet, et enfin se pose comme un premier outil d’identification d’éventuels problèmes de cycle et donc de santé.

Un « connais toi toi-même » que devraient pouvoir maitriser toutes les femmes, même si elles ne choisissent pas de le mettre forcément en action comme mode de contraception ou de protection. 

Atelier autour de la symtothermie (DR)

#zéro déchet

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Photo : AFG/Rue89 Bordeaux

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