« Beaucoup pensent que c’est facile et que l’on peut devenir agent immobilier du jour au lendemain », s’amuse Cyril, 43 ans. Ce père de deux enfants gère une agence immobilière en indépendant avec sa femme. Il s’occupe des visites, elle gère le porte-monnaie. Cyril est dans le métier depuis 10 ans. Il couvre les secteurs de Bordeaux et du Médoc où la demande est forte et la concurrence rude.
Mais la crise sanitaire a paralysé leur activité : « On n’a pas travaillé pendant trois mois lors du premier confinement et pendant le second, on n’était pas autorisé à faire de visite, donc aucune rentrée d’argent ». Entre les deux, le marché a repris :
« Heureusement, cela nous a permis de ne pas subir trop de pertes, même si nos trésoreries en ont quand même pris un coup. »
Or Cyril n’a pas pu bénéficier d’aides de l’Etat :
« Lorsque l’on vend une maison, on est payé trois mois après, lors de l’acte définitif. Nous avons donc continué à faire du chiffre pendant le confinement, lorsqu’il y avait des aides. Le trou dans la trésorerie est intervenu trois mois après le confinement, quand il n’y avait plus d’aides. »
« Il y a une anxiété constante, le Covid a juste rajouté une couche ».
D’ordinaire, il ne le cache pas, c’est un métier avec lequel on peut très bien gagner sa vie, mais qui est plus risqué exercé en indépendant :
« Le fait d’être à son compte, d’autant plus en couple, on ne sait pas de quoi le futur sera fait. Il y a une anxiété constante, le Covid a juste rajouté une couche ».
Cyril est en effet indépendant, et n’est pas salarié de son entreprise. Il se rétribue quand il le souhaite, et actuellement, ne se verse que ce dont il a besoin pour vivre.
« A la fin de l’année on peut se distribuer les bénéfices sous forme de primes, mais on ne le fait jamais. On préfère laisser l’argent dans la société pour le réinvestir ou le garder en cas de coup dur ».
Ses bénéfices sont investis dans du logement locatif, des appartements achetés et loués.
« C’est ma façon d’épargner, explique-t-il. Via un montage financier, les bénéfices que je fais avec mon agence et mes appartements vont dans une société mère, une Holding, ce qui me permet de payer moins d’impôts ».
Ses investissements lui rapportent normalement 2500€ par mois, à condition d’éviter les écueils :
« Sur mes trois biens, l’un a été victime d’un incendie et l’autre de dégâts des eaux. Pour l’instant ils ne me rapportent plus rien ».
Lucas Michel
Le porte-monnaie de Cyril
Revenus : 3000€
« On ne prend que ce dont on a besoin pour vivre. Si je risque d’être juste pour le mois, je me reverse 1000 euros ».
Dépenses : 2600€
- Logement : 800€ par mois de remboursement d’emprunt (sur 25 ans) pour une maison de 170m².
- Charges (électricité, chauffage et eau) : 135 € en moyenne.
- Assurances logement/véhicule/maison/scolaire/accident de la vie : 150€
- Taxe d’habitation et taxe foncière : 125€ par mois
- Impôt sur le revenu : 325€ par mois en moyenne
- Alimentation : 450€
« On est assez à l’aise pour acheter ce qu’on veut mais on ne fait pas de surconsommation. Je n’achète pas n’importe quoi ni à n’importe quel prix. »
- Habillement : 80€ par mois en moyenne
- Internet et téléphone portable des enfants (le sien est pris en charge par son entreprise) : 38€
- Transports en commun : 21€
- Frais de scolarité des enfants : 450 euros par mois
« Un de mes enfants fait des études supérieures dans une école privée. »
- Abonnements Netflix et Deezer : 15€
Dépenses aléatoires
- Loisirs, sorties (restaurants, ciné…) : 0€ actuellement. En temps normal, ces dépenses avoisinent les 200 euros par mois
- Vacances : 0€. D’ordinaire, il y consacre 250 euros par mois.
« On part rarement en vacances, peut-être 1 ou 2 semaines par an. Mais quand on part au ski par exemple, à 4 les dépenses augmentent très vite. »
Épargne
Cyril a adopté une stratégie d’investissement locatif. Les loyers qui lui sont versés – jusqu’à 2500€ par mois – sont épargnés pour sa retraite.
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