Le refus du Conseil d’Etat de stopper les travaux ne semble pas les décourager. A l’appel de l’association Natur’Jalles, et le soutien d’autres associations (Aux arbres citoyens Bordeaux Métropole, Extinction Rebellion Bordeaux, Il Est Encore Temps – Bordeaux…), une centaine de citoyens et d’élus se sont retrouvés ce dimanche 31 janvier devant le chantier de la déviation du Taillan-Médoc.
Objectif : sensibiliser sur la menace de pollution que représente le tracé routier choisi sur la nappe phréatique qui alimente la métropole bordelaise.
Une expertise
Martine Leblond, présidente de Natur’Jalles, espère obtenir de la préfète de la Gironde un arrêté de protection de la nappe « à la vulnérabilité bien connue ». En décembre dernier, une lettre ouverte cosignée avec plusieurs associations avait été adressée à la préfète et à des élus locaux : Jean-Luc Gleyze, président du département de Gironde ; Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole ; Alain Rousset, président du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine.
Dans ce courrier, Natur’Jalles mettait ces derniers face à leur connaissance des enjeux environnementaux, dont selon eux l’incompatibilité du projet de déviation avec celui de Parc des Jalles, dont l’objectif premier est « de poursuivre et amplifier les actions en faveur d’une amélioration de la qualité de l’eau et des sols » :
« Vous savez que le tracé actuel de la déviation intercepte dans sa partie sud un périmètre de protection de champs captants (Thil-Gamarde). Vous savez que ces champs captants qui alimentent Bordeaux-Métropole sont une zone de vulnérabilité extrême en raison de la configuration géologique du lieu. Vous savez que ces champs captants ont déjà été l’objet par trois fois de faits graves de pollution dans un passé proche. Vous savez que, contrairement à tous les champs captants limitrophes pourtant moins vulnérables, l’arrêté de protection de ces champs captants n’a toujours pas été pris alors même que des procédures étaient en cours en 2012… »
De nombreux élus étaient présents pour soutenir l’appel. Monique de Marco, sénatrice EELV, demande « la suspension des travaux et une nouvelle expertise hydrogéologique ». Le député LFI Loïc Prud’homme « demande au président du département Jean-Luc Gleyze d’arrêter ce massacre d’un projet délirant et obsolète ». Tandis que l’adjointe au maire de Bordeaux Sylvie Justome ne veut pas de ce « projet d’un autre âge qui détruit la biodiversité et menace la sécurité sanitaire ».
La réponse du Département
Dans un communiqué publié après le rassemblement, le département de la Gironde assure avoir « obtenu toutes les autorisations nécessaires après instruction des différents services de l’État spécialisés (DDTM pour la ressource en eau, DREAL pour la biodiversité). L’eau, que cela soit en qualité de bien nécessaire à l’alimentation humaine ou en qualité de zones humides, a été prise en compte avec attention dans ce projet. Les études nécessaires ont notamment été réalisées tant par un hydrogéologue agréé que par un bureau d’études spécialisé en environnement. L’ensemble des mesures prescrites par ces autorisations ont été mises en œuvre dans le cadre du chantier ».
Il a rappelé que le Conseil d’État a « salué les nombreux dispositifs mis en œuvre pour protéger la biodiversité » et annoncé consacrer « 5,8 millions d’euros en matière de protection et de compensation environnementale sur le projet ».
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