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Papeterie de Bègles : des offres de reprises dans les cartons, des salariés vigilants

Face au risque de fermeture de l’usine Siniat-Etex, à Bègles, salariés et représentants syndicaux se sont rassemblés devant la préfecture de Gironde, où s’est tenu une table ronde. Le groupe belge propriétaire de l’usine a présenté des offres de reprises. Mais le calendrier est serré.

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Papeterie de Bègles : des offres de reprises dans les cartons, des salariés vigilants

Ils étaient une cinquantaine à se réunir sous la pluie, lundi 1er février, devant la préfecture de Gironde. Salariés et représentants du personnel de la Papeterie Siniat-Etex ont répondu présent à l’appel du syndicat Filpac CGT, en marge d’un comité de suivi . Le propriétaire de l’usine, le groupe belge Etex, cherche un repreneur depuis octobre. Si aucun repreneur n’est trouvé, l’usine fermera le 31 mars, date effective du désengagement d’Etex. Un risque de licenciement plane sur les 91 salariés de la papeterie.

« On est surtout là pour les jeunes« 

Francis Bermadez, représentant CFDT, et Pascal Petit, représentant CAT, travaillent à l’usine de Bègles depuis 38 ans. Proches de la retraite, ils sont venus soutenir la nouvelle génération : « On est surtout là pour les jeunes. Il faut être optimiste pour eux. »

Pour Francis Bermadez, les investissements dans la papeterie ont été insuffisants depuis qu’Etex a racheté l’usine en 2011, et « la concurrence a pu prendre le dessus ». Mais colère et indignation ont laissé place à l’action. Le 12 janvier dernier, 91 croix ont été plantées devant la Papeterie. Un cimetière fictif pour dénoncer un probable licenciement massif.

Francis Bermadez et Pascal Petit, devant la Préfecture, lundi 1er février. Photo : VB/Rue 89 Bordeaux

Trois projets de réindustrialisation

À la sortie du comité de suivi, lundi dans l’après-midi, trois projets de réindustrialisation ont émergé. Pour le moment, les représentants syndicaux n’ont pas divulgué l’identité de ces potentiels repreneurs. Seul élément connu, ils sont tous dans le secteur du papier, de type hygiénique pour certains.

Pour Daniel Castanon, délégué Filpac-CGT, une lueur d’espoir apparaît : « La Région a promis d’étudier les offres. Des réunions devraient se tenir prochainement. » Une réindustrialisation ne serait à l’œuvre que dans un ou deux ans, mais permettrait de sauvegarder une partie des emplois :

« On espère que 50% des emplois pourront être sauvés. Mais les délais sont courts, il faut agir vite », révèle Francis Bermadez, qui veut y croire, comme les autres représentants des salariés.

Calendrier serré

Dans un communiqué, Loïc Prud’homme, député de la circonscription (LFI), s’est montré sceptique sur l’issue du comité de suivi, reprochant aux dirigeants d’Etex d’être « pressés de partir ». L’élu pointe du doigt le « calendrier très serré pour trouver un repreneur » et estime que ce sont « les collectivités qui devront mettre la main à la poche pour réindustrialiser le site ».

Daniel Castanon a interpellé les élus et le propriétaire de l’usine :

« Maintenant, il faut passer aux actes. Etex doit prendre toutes ses responsabilités. La Papeterie a un avenir dans la transition écologique, il ne faut rien lâcher. »

Lors du rassemblement devant la préfecture, Clément Rossignol Puech, le maire de Bègles, a tenu à assurer les salariés de l’usine que la Papeterie était « une priorité » pour son équipe municipale, sans vraiment convaincre l’auditoire. L’avenir de l’usine, située dans le quartier Saint-Jean Belcier, s’inscrit aussi dans celui de ce secteur en pleine mutation avec le programme Euratlantique.


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