Ils ne veulent pas être la « génération sacrifiée ». Ce mercredi 17 février matin avait lieu, au sein de l’Université Bordeaux Montaigne, une conférence de presse pour dévoiler les résultats de l’enquête menée par les différentes associations étudiantes de l’université (Onzième Thèse, l’UNEF Bordeaux, Solidaires étudiant.e.s Bordeaux…).
4730 personnes (sur 18 000, soit 25% des étudiants de l’université) ont répondu. Pour Petra Bernus, étudiante élue à la Commission de la Formation et de la Vie Universitaire (CFVU), cette enquête « objectivise une situation qui dure depuis de longs mois ».
Des inégalités qui se creusent
Menée lors du deuxième confinement sur une durée de deux semaines, l’enquête explicite noir sur blanc un ressenti commun, comme le détaille Petra Bernus, membre du collectif Onzième Thèse :
« 66% des sondés estiment avoir rencontré des difficultés qui ont perturbé leur travail universitaire. Pour la majorité, ce sont des raisons économiques. Quand on essaye de subvenir aux besoins de première nécessité, suivre les cours devient très compliqué. »
Mais les difficultés émanent également de problèmes techniques : sur 4714 étudiants, 2819 affirment en avoir été perturbés dans leur travail (2287 pour un problème de réseau internet alors que 218 n’avaient tout bonnement pas d’ordinateurs). Pour Petra Brenus, c’est la « fin d’une illusion » :
« Il y a une rupture dans le pacte méritocratique. Ce n’est plus en travaillant durement que l’on obtient son diplôme. »
Louis est étudiant en Histoire ancienne à l’université. Il fait partie des rares Master 2 à avoir participé à l’enquête:
« Je crois que les résultats posent des chiffres sur ce qui existe depuis longtemps. L’impression d’être oublié, livré à soi-même. Mais en dernière année de Master, on a la chance d’être peu nombreux et donc bien suivis. »
Après l’enquête, les actions
Une restitution de l’enquête sera faite aux étudiants la semaine de la rentrée. Sur la plateforme du questionnaire, un espace d’expression libre a été laissé aux étudiants pour leur permettre de faire des propositions. Parmi elles : favoriser le contrôler continu, une année blanche pour les doctorants, ou encore, ne pas noter la participation à l’oral sur Zoom. La notation, autre grand débat :
« 63% des étudiants demandent la validation automatique du semestre. Avec une note plancher à 10, l’ensemble des étudiants valideraient ainsi leur année. »
Les résultats de l’enquête et les propositions ont été transmises à la direction et aux enseignants. Lionel Larré, le président de l’Université Bordeaux Montaigne, résume :
« C’est une enquête significative faite avec clarté et méthode. Un dialogue social a été mis en place entre les associations d’étudiants et les enseignants qui composent les jurys d’admission. »
Il s’agit en particulier de rassurer les 75% des répondants qui disent appréhender le second semestre.
Face aux mesures « cosmétiques » du gouvernement, les associations de l’Université Bordeaux Montaigne comptent organiser des comités de lutte contre la précarité. Rendez-vous est donné le 9 mars prochain, sur le parvis de l’université, pour un repas solidaire.
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