D’un montant total de 1,85 milliard d’euros, le projet de budget 2021 est qualifié de « volontariste » par Alain Anziani, le président de Bordeaux Métropole, et Véronique Ferreira, sa vice-présidente aux finances. Il est en effet en hausse de 5% par rapport au budget 2020, avec notamment une augmentation de 8% des dépenses d’équipement (à 793 millions d’euros).
Cela « atteste du soutien de la Métropole à l’activité par sa commande publique dynamique à un moment où notre agglomération en a particulièrement besoin », relève l’exécutif métropolitain.
Les principales dépenses sont l’extension de la ligne A du tram vers l’aéroport (54,2 millions), l’aménagement et l’entretien de la voirie intercommunale (23,3 millions), le pont Simone-Veil (21,6 millions) ou encore le BHNS Bordeaux – Saint-Aubin (14,2 millions). Près de 23 millions iront à trois opérations de renouvellement urbain (Floirac-Dravemont, les Aubiers, Bassens Prévert-Le Moura-quartier Beauval).
Le poste « mobilité, transports et déplacements » est encore le plus important de la collectivité : il représente 34% des dépenses (investissement plus fonctionnement) de Bordeaux Métropole, soit 781 millions d’euros, et continue à augmenter.
Un milliard de dépenses
Les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 955 millions, contre 917 l’année précédente, une progression liée pour moitié à des nouvelles mesures dont le soutien à l’économie de proximité (14 millions) ou la création de la régie de l’eau. Côté recettes, peu de changement, si ce n’est une baisse des dotations de l’Etat (2 millions) et surtout des rentrées d’impôts liée à la crise sanitaire de 10,4 millions d’euros, avec des prévisions inquiétantes (-33 millions l’an prochain).
Si les taux d’imposition n’ont pas été modifiés, les ressources fiscales vont tout de même croître côté ménages, versement mobilité ou encore taxe de séjour.
« C’est un budget qui s’inscrit dans la continuité et c’est même à se demander pourquoi la nouvelle majorité a souhaité mettre fin à la cogestion ?! », selon le groupe Métropole Commune(s).
« La transition ce n’est pas la révolution »
« Tout ça pour ça », tance en séance du conseil ce jeudi le maire de Talence Emmanuel Sallaberry, qui s’attendait à « une vraie rupture dans les choix politiques ». Le président de la commission des finances relève ainsi que « les orientations de l’ancienne mandature sont confirmées », et on été « habillées de vert et de rose ». S’il critique la hausse (de 3%) des dépenses de fonctionnement, il se réjouit « du maintien de l’engagement au profit des communes : pacte fiscal ; Codev ; Fic… »
Pour Pierre Hurmic, premier vice-président chargé de l’évaluation des politiques publiques et de la prospective, c’est en revanche « un budget de transitions écologique et solidaire, dans un contexte sanitaire et économique incertain ».
« Mais la transition, ce n’est pas la révolution, cela ne se fait pas du jour au lendemain, estime le maire de Bordeaux. Dans ce premier budget de la nouvelle mandature on est obligés de reprendre certains investissements déjà inscrits, des coups partis comme le pont Simone-Veil, et on se situe fort heureusement dans une certaine continuité. Je note toutefois quelques inflexions, comme une hausse de 8,4% du budget habitat et logement, ce qui montre une priorité assumée, et un budget consacré à la nature en augmentation de 78%. Vous ne pouvez pas dire que ce n’est pas un marqueur significatif des nouvelles orientations de la métropole. »
Relance
7,68 millions seront ainsi affectés aux interventions nature. Le plan vélo est lui doté de 10,1 millions, deux fois plus qu’en 2020. Alain Anziani relève en outre que plusieurs autres plans sont en préparation (mobilité, déchets, climat, économie sociale et solidaire), et que l’action de la nouvelle équipe ne sera ainsi pleinement visible qu’en 2022.
L’opposition estime cependant que « la partie relance économique mériterait d’être amplifiée pour accompagner la reprise ». Pour se faire, Emmanuel Sallaberry et Patrick Bobet, l’ancien président de la métropole, suggèrent un doublement de l’augmentation de la commande publique, de 25 millions à 50 millions par an – tout en s’inquiétant par ailleurs du recours très important à l’emprunt (569 millions d’euros).
Ils préconisent également une baisse de 5%, soit 15 millions d’euros, de la CFE (cotisation foncière des entreprises), pour relancer l’attractivité du territoire. Métropole Commune(s), principal groupe au conseil, a donc voté contre le chapitre du budget abordant ce point et s’est abstenu sur le reste. Le budget a été adopté.
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