Les femmes travaillent 5 fois plus en temps partiel que les hommes
Le recours au temps partiel concerne 5 femmes sur 20 dans la région, contre 1 homme sur 20. Un écart également observé dans le « rapport sur l’égalité entre les femmes et les hommes », présenté au conseil municipal de Bordeaux du 23 février dernier. Ainsi, en 2019, sur 252 agents de la Ville à temps partiel, 227 étaient des femmes. Cette différence s’explique par le fait que les femmes restent plus sollicitées pour les tâches domestiques et à la garde d’enfants.
D’un point de vue global, les femmes travaillent moins. Pour parvenir à l’équité dans le taux d’activité (pourcentages d’actifs, en emploi ou au chômage, dans la population, en Nouvelle-Aquitaine), encore 50 600 femmes devrait rejoindre le marché du travail. Et il manquerait 64 400 femmes pour égaler le taux d’emploi (pourcentage d’actifs en emploi dans la population) masculin. En 2019, 125 000 femmes étaient en chômage, soit 17 300 de plus que d’hommes.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais occupent des postes moins qualifiés
Si les femmes restent plus diplômées de l’enseignement supérieur que les hommes (4 femmes sur 10, contre 3 hommes sur 10), elles occupent des postes moins qualifiés. On note alors un phénomène de déclassement : des femmes surdiplômées pour occuper certains postes, laissés à des hommes. 26 % des femmes diplômées du supérieur sont ouvrières ou employées. Chez les hommes, ils sont 18 %.
Des secteurs d’activités qui demeurent genrés
En 2017, le secteur de la santé comptait 76% de femmes, celui de l’action sociale 83% de femmes. A contrario, les domaines de l’agriculture, de la construction et des transports comptaient plus d’hommes. En 2017, 2% des femmes actives travaillaient dans le secteur de la construction, contre 12% chez les hommes. Autre filière particulièrement genrée : celle de la police municipale. A Bordeaux, les hommes composent 78% des effectifs (chiffre de 2019, d’après le « rapport égalité entre les femmes et les hommes »).
Marie-Françoise Raybaud, directrice adjointe du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles de Gironde (CDIFF 33), juge important « d’accompagner les femmes vers des métiers à dominante masculine, car naturellement, elles ne s’y dirigeront pas ». Le chantier « Le peintre est une femme » a été cité en exemple. Mené en 2020, il a conduit à l’obtention du titre professionnel de peintre en bâtiment pour 11 femmes.
Les femmes plus exposées au risques sanitaires au travail
D’après l’étude, 99 400 Néo-Aquitaines se sont trouvées en première ligne face à l’épidémie de Covid-19, directement au contact de patients en milieu hospitalier. Dans le secteur du commerce alimentaire, sur les 21 100 postes de caissiers et employés libre service, 80% sont occupés par des femmes. Ces dernières constituent aussi 72% des 81 500 agents d’entretien qui travaillent dans la région. Des secteurs particulièrement exposés au risques de contaminations…
Dans l’Union Européenne, la Nouvelle-Aquitaine figure parmi les régions les plus égalitaires
Les disparités et les inégalités à l’échelle régionale sur le marché de l’emploi entre les femmes et les hommes, ne font pas de la Nouvelle-Aquitaine une mauvaise élève au sein de l’Union européenne. En 2019, les écarts de taux d’activité et d’emploi (calculés en points) sont moins élevés que la moyenne européenne, qui s’élève à 12 points en défaveur des femmes. En Nouvelle-Aquitaine, l’écart est de 5 points.
En France, la région rejoint ainsi d’autres territoires égalitaires comme la Bretagne, les Pays de la Loire, la Normandie ou l’Auvergne Rhône-Alpes. Au sein de l’UE, les régions les plus égalitaires demeurent dans les pays scandinaves et baltiques.
Face à la façade ouest, l’Ile-de-France, le Grand Est, les Hauts-de-France notamment, présente un écart d’activité entre les femmes et les hommes plus élevé. A l’échelle de l’Union européenne, le sud de l’Italie, la Roumanie, la Hongrie, et la Grèce présentent des disparités importantes sur le marché de l’emploi entre les femmes et les hommes, allant de 25 à 35 points d’écart en défaveur des femmes.
L’étude ne fournit pas de données sur la question de l’écart salarial entre les femmes et les hommes. En revanche, le dernier rapport de la municipalité sur l’égalité note une baisse des inégalités salariales de 11% à 10,4%, en 2019, au sein des employés de la Ville.
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