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La plantation d’arbres place Pey-Berland est du « greenwashing », fustige l’opposition

Bordeaux Ensemble, le groupe de Nicolas Florian au conseil municipal, juge les travaux de végétalisation de la place Pey-Berland « largement insuffisants » et demande l’ouverture d’une concertation. La mairie réplique que le projet de l’ancienne équipe ne prévoyait pas de planter d’arbres devant le Palais Rohan.

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La plantation d’arbres place Pey-Berland est du « greenwashing », fustige l’opposition

Depuis bientôt un mois, les équipes de Bordeaux Métropole œuvrent à la végétalisation de la place Pey-Berland, devant les terrasses des cafés et le palais Rohan. Après une phase de recherche archéologique qui n’a pas fait de découverte pouvant ralentir le projet lancé par la Ville, huit arbres, des Mélias Azedarach, seront plantés à l’automne 2021, auxquels s’ajouteront cinq autres arbres place Rohan. Cela porte le total d’arbres à 13 pour cette première phase, quatre à six arbres supplémentaires suivront lors d’une deuxième phase.

« Plus nous observons les travaux en cours place Pey Berland et moins nous comprenons le projet de végétalisation que vous nous imposez » commente dans un communiqué de presse Bordeaux ensemble ce mercredi 10 mars. Le groupe d’élus d’opposition de Nicolas Florian fustige un aménagement décidé « sans concertation avec les habitants et sans débat en Conseil Municipal alors qu’il s’agit d’un espace public emblématique de Bordeaux ».

Ecorcés vifs

« Tout ça pour ça » lance le groupe qui dénonce un « verdissage au rabais » et s’étonne d’une opération qui « consiste à planter 13 arbres pour un budget de 280 000 euros selon le panneau de chantier. Soit plus de 20 000 euros l’arbre ! ».

Dans une vidéo, le conseiller municipal (Modem) Fabien Robert accuse même Pierre Hurmic de « faire le choix du greenwashing ». L’ex Premier adjoint souligne que sous sa mandature, Nicolas Florian ambitionnait de « planter une quarantaine d’arbres pour relier les espaces boisés existants ». Joint par Rue89 Bordeaux, Fabien Robert explique :

« Nous avions eu une conversation avec le cabinet d’architecture bordelais qui a conçu la place, King kong. Son projet était techniquement faisable puisqu’il sait où se situe le site archéologique et a une parfaite connaissance des réseaux souterrains. Il a proposé de végétaliser la moitié de la place et laisser l’autre partie telle quelle [côté nord, NDLR]. Il y avait également d’autres projets de reprises comme la partie boueuse à proximité des arrêts A et B les racines apparentes place Jean-Moulin. »

« Rien de tout cela ne se réalisera » complète le communiqué dans lequel le groupe regrette que la mairie actuelle ne se soit pas inspirée de la rénovation de la place Gambetta lancée par Alain Juppé, « une “place-jardin” qui compte 65 arbres contre 38 auparavant ».

Les comptes de la mairie

Du côté de l’équipe municipale, Didier Jeanjean, adjoint au maire chargé de la nature en ville et des quartiers apaisés, conteste :

« Dans le projet de King kong, la quarantaine d’arbres n’y sont pas. Le projet présenté comptait 14 arbres, presque tous côté tramway. L’ancienne équipe municipale ne voulait pas d’arbres devant les cafés pour respecter le design de la place et aussi pour laisser un espace pour les événements et les installations saisonniers ».

L’adjoint précise par ailleurs que certains emplacements proposés par King kong figurent dans le projet de végétalisation de la ville, mais pas en tant que « nature objet » – référence à des installations provisoires et de la « pelouse moquette ». « Nous défendons une nature durable » insiste-t-il.

Simulation de la place avec les nouvelles plantations Photo : document mairie de Bordeaux

Alors que l’opposition évoque une dépense de 20000€ par arbre, Didier Jeanjean détaille ainsi le coût du chantier :

« Cette place est faite avec des dalles en marbre noir de Chine, c’est le choix de la précédente équipe, je n’en dis pas plus. Nous avons dû effectuer une commande dans laquelle la Métropole a voulu reconstituer ses stocks, pour remplacer notamment les plaques cassées ou fêlées, pour un coût de 70000€. Les frais d’installations et de déposes de ces plaques sont immenses – 90000€. Il reste en réalité 120000€ pour planter entre 18 ou 20 arbres. »

La végétalisation de la place Pey Berland s’inscrit dans le programme Bordeaux Grandeur Nature de la mairie qui est déjà intervenue place Saint-Projet et a lancé une première micro-forêt place Billaudel. 


#aux arbres citoyens

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Photo : PR/Rue89 Bordeaux

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