Ce lundi 12 avril, une expérimentation de 18 mois d’une aide aux jeunes en situation de précarité vient d’être lancée en Gironde. Le dispositif, que le département refuse d’assimiler à un revenu de base, a été voté lors de la dernière plénière de la mandature en cours de Jean-Luc Gleyze, après un constat de « fragilité accrue de la jeunesse avec la crise ».
« CAP’J Crise » voit ainsi le jour, alors que, début avril, un comité d’experts chargé d’évaluer le plan anti-pauvreté du gouvernement avait préconisé l’expérimentation d’un revenu de base pour les 18-24 ans. Défendue en 2018 par Jean-Luc Gleyze, président de la Gironde, et 18 autres départements, cette expérimentation avait été retoquée par la majorité à l’Assemblée nationale.
Une aide renforcée
En 2010, le Département a mis en place le Contrat d’accompagnement personnalisé (CAP’J). Un dispositif qui s’adresse aux 18-25 ans, sur 12 mois, avec un plafond de 2 000 euros. Avec la crise sanitaire, le Département a décidé d’élargir cette mesure, en y incluant les étudiants. Lors d’une conférence de presse, Jean-Luc Gleyze a détaillé les raisons :
« Les aides de l’Etat ont des limites et ne suffisent pas à répondre à la brutalité du problème. Aujourd’hui, les jeunes font partie des publics en difficultés que ce soit en termes d’emploi, de logement ou d’alimentation. CAP’J Crise répond à une urgence. »
Cette extension du dispositif sera accessible à partir de début mai, aux jeunes de 18 à 29 ans. Le montant de l’aide pourra aller jusqu’à 3 000 euros, modulable selon les ressources.
Entre 300 et 500 personnes pourront être éligibles à cette nouvelle aide.
820 000 euros sont prévus pour financer l’expérimentation de 18 mois.
450 000 euros devraient être déboursés pour 2021.
Du cas par cas
Denise Greslard Nédélec est vice-présidente chargée de Politiques de l’insertion, au Département. Elle était, avec Sébastien Saint-Pasteur, conseiller départemental la Gironde délégué à l’Economie sociale et solidaire, missionnée auprès des jeunes et des structures pour la définition de cette aide :
« Il ne s’agit pas seulement d’une aide étendue aux étudiants précaires. CAP’J Crise s’inscrit dans un dispositif d’accompagnement. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas leurs droits, ne savent pas vers quel organisme se tourner. Le dispositif a aussi une mission d’orientation. Nous renforçons les partenariats avec l’Université et le Crous, mais aussi le CCAS. »
En 2020, une centaine d’ allocations ont été versées dans le cadre de CAP’J, la version première du dispositif. La version « crise » aura le même fonctionnement :
« Le montant de l’aide varie selon les situations et les besoin de chacun. La Gironde est un département précurseur. En dessous de 25 ans, les jeunes sont exclus des minimas sociaux. Le statut d’étudiant prive aussi de certaines aides. Or avec la crise sanitaire, ils sont en première ligne face à la précarité. »
Le Département annonce vouloir solliciter le Fonds social européen (FSE) pour financer une partie de l’aide, à hauteur de 60%.
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