Dans le quartier Bordeaux Belvédère, les grues s’élèvent à perte de vue, signe d’un chantier encore en gestation. Après la finalisation du parc des Angéliques en 2015, sur les berges du quai Deschamps, l’établissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux Euratlantique s’apprête à ouvrir le jardin sportif Suzanne-Lenglen au public début juillet.
4,2 hectares de zones de promenade et de terrains multisports viendront relier le quartier de la Benauge, le lycée Mauriac et le futur groupe scolaire Deschamps (livré à la rentrée 2022) à la place du Belvédère, qui se présentera bientôt comme « une nouvelle centralité de la rive droite », selon Alexandre Villatte, directeur général par intérim de l’EPA Bordeaux Euratlantique.
« Désenclaver une partie de la rive droite »
Un projet d’aménagement d’ampleur au sein du quartier Deschamps-Belvédère, qui prévoit notamment la construction de 3000 logements et de plus de 100 000 m2 de bureaux. Les premiers habitants et salariés sont depuis plusieurs mois d’ores et déjà installés dans le nouveau quartier, tandis que le reste des livraisons s’échelonnera jusqu’en 2023.
Un groupe scolaire Deschamps de dix-huit classes de maternelles et de primaires ouvrira également ses portes en septembre 2022 et accompagnera la création de trois crèches, ainsi que d’un pôle commercial autour de la futur place, dont la finalisation est prévue début 2023.
Un équipement culturel agrémenté d’une salle des fêtes et de gradins sera également proposé sur une partie de la place, dont l’animation reviendra à la Bellevilloise, un concept de café-restaurant et espace culturel déjà présent à Paris.
« Légèrement surélevée et de la taille de la place de la bourse, la place du Belvédère permettra d’avoir la vue sur la Garonne et la vieille ville et constituera le centre du nouveau quartier. Elle comprendra 9000 m2 de commerces et services, et sera agrémentée de gradins, près de la future salle des fêtes, qui serviront aux animations culturelles sur la place même », explique Alexandre Villatte.
Une circulation « aérée »
Les axes de transports vont également être redéfinis pour permettre le développement de cette nouvelle vie de quartier. Le boulevard Joliot-Curie, héritier de l’autoroute qui reliait Paris à Bordeaux dans les années 60, verra réduire d’ici 2022 son nombre de voies de trois à 2×2 voies, et la création de pistes pour piétons et cyclistes, ainsi que d’une voie bus. Celle-ci servira notamment à la navette reliant le campus universitaire rive gauche à Bassens rive droite, en desservant la gare Saint-Jean.
Le pont Saint-Jean connaîtra également des réaménagements du même type en 2022, afin d’en adapter la circulation aux piétons et cyclistes. « On veut donner l’impression de boulevards aérés et végétalisés » explique Alexandre Villatte. Ces axes routiers seront complétés par la création de tunnels sous le chemin de fer afin de relier les quartiers de La Benauge, de la Bastide, quai de la Souys et Floirac. Côté rive gauche, le réaménagement des quais à proximité de la gare signifiera le prolongement des berges.
Le parc Eiffel, qui verra le jour à son tour aux environs 2025 à la limite de Bordeaux et Floirac offrira également une entrée verte sur la ville et permettra le stockage des eaux en cas de montée du fleuve.
Zoom sur le jardin Suzanne-Lenglen
Au cœur de ce vaste projet urbain, qui devrait changer la face des bords de Garonne de la rive droite, le jardin Suzanne-Lenglen communique avec les différents pôles du futur quartier. Ainsi, l’allée des Abeilles, une promenade ombragée longeant le jardin, fait office de relais entre le parc aux Angéliques au sud sur les quais, et la rue Dunant au nord, permettant l’accès au lycée Mauriac.
Le parc, qui ouvrira ses portes au public début juillet disposera par exemple de terrains de foot, de tennis, de hockey ainsi que de pistes d’athlétisme utilisables par les scolaires. En plus du réaménagement complet de l’ancien stade Promis au nord, le gymnase avoisinant devrait être réhabilité pour voir l’ouverture d’un terrain de basket. Deux salles de sport spécialisées sont également programmées.
« On est dans une volonté de créer un espace ouvert 24h/24, qui ne sera pas clôturé, mixe le sport associatif et amateur, et soit également un lieu de villégiature. Les classes et réfectoires du groupe scolaire donneront également sur ces espaces verts », détaille Pierre Bonnecarrère, directeur du projet Deschamps-Belvédère.
L’espace aménagé comprendra plus de 300 arbres dont des Taxodiums. Une zone humide naturelle sera également préservée et améliorée afin de permettre le développent de la faune et la flore locale. Une logique de « compensation » des pertes liées au défrichage réalisé à d’autres endroits du projet.
« Sur Euratlantique, on est sur une idée de compensation à 100% sur tout le site. Le parc Eiffel permettra également de rééquilibrer la biodiversité sur le site. Tout le projet est notamment suivi par des écologues », poursuit Pierre Bonnecarrère.
Au nord de la zone humide, le récent square, créé près du gymnase Promis, sert de prolongement aux rues Cénac et des Bateliers, jusque-là des impasses. Le quartier pourra désormais communiquer avec le centre d’équipements sportifs. Côté logement, l’EPA explique vouloir une répartition équilibrée du parc immobilier. Ainsi le prix de vente moyen est plafonné et 35% du parc devrait être consacré aux logements sociaux. Des habitations pour les séniors et les étudiants seraient également prévues.
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