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Rendez-vous avec « X », le planant opus spatial du Collectif OS’O

La troupe bordelaise joue « X », d’Alistair MacDowall, jusqu’à ce samedi 12 juin au TnBA. Un vertigineux huis clos dans une station sur Pluton, entre Alien et Godot.

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Rendez-vous avec « X », le planant opus spatial du Collectif OS’O

Dans l’espace, personne ne vous entendra crier X. Vraiment ? Les communications coupées avec la Terre depuis des jours, peut-être des mois, les occupants d’une station spatiale sur Pluton se demandent si d’autres êtres ne sont pas là, tout près d’eux, afin de leur porter secours. Ou pas…

« X », du dramaturge britannique contemporain Alistair McDowall, est à l’affiche du TNBA jusqu’à ce samedi 12 juin – la pièce devait initialement y être créée en novembre, avant le reconfinement. Aux manettes, les cinq membres du Collectif OS’O (à moins qu’ils ne soient quatre ?) se délectent à faire monter la tension chez leurs personnages d’astronautes en détresse.

Reclus dans ce quotidien monotone à base de céréales lyophilisées, qui fait tant écho à nos vies confinées, ceux-ci s’accrochent à leurs habitudes et à leurs souvenirs, légers et s’amenuisant, ou au contraire douloureux et toujours plus envahissants. Et à leurs histoires communes, répétées en boucle pour ne pas basculer dans la folie.

Le dernier arbre

Parce qu’il y a toujours beaucoup d’humour chez les Bordelais d’OS’O, quelques respirations comiques bienvenues, à l’instar d’une partie de « Qui est ce ? », évoquent parfois « Un jour sans fin ». Cependant, la partition oscille tout de même plutôt entre « Huis clos » et « 2001 l’Odyssée de l’espace ». Car l’enfer c’est les autres, bien sûr, ainsi que la technologie qui a propulsé les hommes à l’autre bout du système solaire après les avoir entraînés à couper les arbres sur Terre, jusqu’au dernier.

Comme dans « Pavillon Noir », créé récemment par OS’O, le discours critique est toutefois subtil, voire vertigineux, lorsque les naufragés comprennent que même la mesure du temps, digitalisée, a fini par leur échapper. Ainsi qu’aux spectateurs, qui réalisent vite que le déroulé des évènements n’est pas linéaire. Et Alistair McDowall et OS’O, dans une démarche toute lynchienne, leur laissent le plaisir de retrouver par eux-même les clés du labyrinthe.


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