« Bonjour, contrôle du passe sanitaire ». A vélo dans la rue Sainte-Catherine, les policiers ne font plus seulement le rappel du port du masque ce 11 août. Dans ce café, tous les clients attablés sont en règle. Les vérifications de l’application de l’extension du passe sanitaire aux cafés, bistrots et restaurants ont débuté la veille, indique Eric Krust, commissaire divisionnaire, chef de la division centre de la Direction départementale de la sécurité publique de la Gironde (DDSP33) :
« La très grande majorité des gérants avait pris la mesure de la responsabilité et s’acquitte du contrôle du passe sanitaire, se félicite-t-il. Nous avons constaté sur la journée d’hier un seul établissement en fraude complète c’est à dire qu’il ne faisait aucun contrôle et où les clients n’avaient pas de passe sanitaire. »
Nombreux sont les touristes étrangers en cette fin de matinée. Ces trois néerlandaises en vacances ne s’étonnent pas de la présence de policiers. Elles ont été contrôlées à multiples reprises depuis leur arrivée en ville.
Pédagogie avec les gérants
Pour d’autres, il peut y avoir des malentendus sur les conditions à remplir pour disposer d’un passe sanitaire valable en France, admet un policier, les modalités pouvant différer entre les pays.
Les opérations se poursuivent pour la brigade VTT, sans accroc. Lors de cette opération du 11 août, seule une personne, sur plus d’une centaine contrôlées, a été verbalisée d’une amende de 135 euros. Quid de la « semaine pédagogique » promise l’avant veille ?
« Nous sommes dans une démarche de pédagogie avec les gérants mais nous sanctionnons d’emblée les clients », répond le chef de la DDSP.
Circonscrites à l’hypercentre de Bordeaux pour le moment, les opérations de contrôle sont amenées à s’étendre aux autres quartiers, confirme Eric Krust. Il s’attend également à des « difficultés plus importantes » sur les créneaux de soirée, avec le risque, selon lui, de voir des clients plus réfractaires refusant de quitter leur place une fois installés et dans le contexte d’ambiances festives.
Plan blanc déclenché
Ce renforcement des contrôles intervient alors que le Plan blanc de niveau 2 pour tous les établissements néo-aquitains a été déclenché par l’Agence régionale de santé mardi 10 août. Des déprogrammations des opérations non-urgentes sont notamment prévues pour faire « face au risque de saturation », et permettre l’ouverture de 50 lits. Mardi, en Nouvelle-Aquitaine 595 patients étaient hospitalisés pour Covid-19 dont 122 en soins critiques. 51 d’entre eux l’étaient au CHU de Bordeaux, dont 23 en réanimation.
La région possède un taux d’incidence de 198,9/100 000 habitants, quasiment quatre fois supérieur au seuil d’alerte fixé à 50 cas pour 100 000 habitants.
« Le variant delta a connu un démarrage rapide en Gironde. mais depuis 15 jours on observe qu’il se tasse », constate Martin Guespereau, préfet délégué pour la défense et la sécurité.
Dans le département de la Gironde, le taux d’incidence est ainsi de 284,8/100 000 habitants contre 292 il y a deux semaines.
Passe sanitaire dans les centres commerciaux
La Gironde va néanmoins être désormais visé par les nouvelles mesures annoncées ce mercredi par le gouvernement à l’issue du conseil des ministres. Le passe sanitaire sera en effet désormais exigé à l’entrée des centres commerciaux de plus de 20 000m2 dans les départements où le taux d’incidence dépasse les 200 pour 100 000.
Le port du masque obligatoire en intérieur dans les lieux recevant du public est lui aussi rétabli dans ces départements. La Nouvelle-Aquitaine est grandement concernée puisque le taux d’incidence est de 214 en Charente-Maritime, 285 en Gironde, 220 dans les Landes, 281 dans les Pyrénées-Atlantiques, et 205 dans le Lot-et-Garonne.
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