Après un été difficile, la situation se stabilise à Bordeaux et en Gironde. C’est le bilan présenté lors de la conférence de presse de rentrée du CHU de Bordeaux, mercredi 8 septembre. Alors que l’ARS avait déclenché le plan blanc dans tous les établissements de Nouvelle-Aquitaine, le 10 août dernier, l’amélioration se poursuit.
En Gironde, le taux d’incidence est actuellement de 137/100 000, selon les dernières données de l’ARS. En baisse depuis cinq semaines consécutives, le taux de positivité est passé de 2,6% à 2,2%. Au CHU de Bordeaux, 60 personnes atteintes du Covid sont hospitalisées, dont 31 en réanimation.
Gestes barrières et dépistages
Ces patients actuellement hospitalisés ne sont pas vaccinés, ou présentent un schéma vaccinal incomplet. Aussi, le professeur Denis Malvy, infectiologue et membre du conseil scientifique, a tenu à rappeler l’importance de la vaccination comme l’un des outils de lutte contre la propagation du virus :
« À l’exception des Outre-mer, nous sommes vraisemblablement en train de vivre la fin de la quatrième vague de l’épidémie. Près de 70% des 12-18 ans sont vaccinés, chez les 18-59 ans ils sont près de 80%. La vaccination nous a permis d’accélérer la fin de la vague, mais pas de gérer la fin de l’épidémie. Il n’y a pas de baguette magique. Le moyen efficace qu’est le vaccin doit être accompagné des gestes barrières. »
Et de mentionner la « course » engagée contre les variants :
« Le variant Delta a un taux de reproduction 4,5 fois plus élevé que le virus historique, lui-même supplanté par le variant britannique. Cela doit nous rappeler qu’il n’y a jamais un seul moyen de contrôle d’une crise. Un sujet non vacciné a deux fois plus de chance d’être infecté, et quatre fois plus de chance de transmettre le virus. Outre les gestes barrières, le dépistage est essentiel. »
Le CHU de Bordeaux est partenaire d’essais médicamenteux pour traiter le virus. Les résultats devraient être connus d’ici la fin de l’année et, s’ils s’avèrent concluants, un traitement ambulatoire pourrait être proposé.
Rappel et vaccination des scolaires
À Cestas, neuf décès ont récemment été recensés dans un EHPAD. Un cluster identifié par l’ARS, qui ne peut encore affirmer si la cause est relative à la Covid. Le CHU de Bordeaux a ainsi rappelé la nécessité d’une troisième dose de rappel pour les personnes âgés, dont le système et la mémoire immunitaires sont plus faibles que le reste de la population. La professeure Nathalie Salles est cheffe du pôle gérontologie clinique :
« Les injections de troisième dose commencent dans nos deux EHPAD. En Gironde, on n’estime encore que 10% personnes âgées ne sont pas vaccinées. Il s’agit souvent de personnes isolées et seules. Un travail avec la Ville et le CCAS a permis de les identifier. »
Selon Yann Bubien, directeur général du CHU de Bordeaux, sur les 14 200 salariés que compte le CHU, entre 100 et 200 ne sont pas encore vaccinés. Les soignants ont jusqu’au 15 octobre pour justifier d’un schéma vaccinal complet, sous peine de suspension. Concernant les jeunes, 27 établissements scolaires de Bordeaux et de Pessac ont des créneaux réservés pour la vaccination au CHU. En tout, ce sont 4 000 élèves qui devraient être vaccinés.
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