+1,61°C. C’est la variation de température annuelle moyenne entre les décennies 1960-1970 et 2009-2018 à Bordeaux. Durant la décennie 1960-1970, la température annuelle moyenne s’est élevée à 12,6°C. Elle a bondi à une moyenne annuelle de 14,18°C entre 2009 et 2018.
Sans surprise, les dernières années ont été les plus chaudes. En 2018, dernière année étudiée ici, la température annuelle moyenne s’est établie à 14,89 °C. Soit plus de 2,29°C de plus par rapport à la période 1960-1970.
Dans son dernier rapport publié lundi 9 août, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), doute de la capacité à limiter le réchauffement climatique planétaire à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrille. À Bordeaux, cette hausse a été réalisée sur le seul demi-siècle qui vient de s’écouler. Un travail d’analyse et d’enquête du réseau européen de datajournalisme EDJN réalisé en 2018 (auquel Rue89 Lyon a participé et fournit cartes et graphiques – voir encadré) le prouve, attestant d’un réchauffement constant.
A la suite de cette étude, basée sur les données des grandes villes européennes, le réseau EDJN a publié en fin d’année dernière les données de l’ensemble des communes cette fois, mais sur une période plus récente, entre les années 60 et aujourd’hui. Ces données permettent de comparer les communes de la Gironde.
En Gironde, coup de chaud à l’intérieur des terres
Comme à Bordeaux, dans le reste du département, le réchauffement climatique s’est fait ressentir durant la fin du siècle dernier et le début du XXIe. Entre 1960 et 2018, la variation médiane des températures est de l’ordre de +1,92°C en Gironde. Saint-Savin est la commune qui a connu la plus forte variation (+2°C) alors que le nord Médoc enregistre les variations les plus faibles (autour de +0,74°C) constatées à Soulac et au Verdon, sous influence de l’océan et de l’estuaire.
La carte des variations de températures entre 1960 et 2018 en Gironde n’en est pas moins contrastée. Les plus fortes variations comme les variations plus faibles se situent au nord du département. Ainsi, rive gauche, toute la façade atlantique se retrouve naturellement au frais, tandis qu’à l’intérieur des terres de la rive droite et plus bas en allant vers le centre du département et ses zones urbaines autour de la métropole bordelaise.
Les données montrent par ailleurs que les années de grandes canicules ne sont pas toujours les plus chaudes. À Bordeaux, les années 1976, 1983, 2003, 2006, 2015 et 2018 figurent bien parmi les 10 années les plus chaudes depuis 1970. Mais d’autres années, moins ou pas marquées par des épisodes de grosses canicules (1989, 1994, 2011 et 2014) ont connu une température annuelle moyenne supérieure. A noter que, depuis un demi-siècle à Bordeaux, les records de chaleur sont postérieurs à l’an 2000 : 40,7°C le 4 août 2003, 37,3°C le 26 juin 2019, 41,2°C le 23 juillet 2019, et 39,6°C le 7 Août 2020. Signe d’une accélération du réchauffement climatique.
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