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A Cenon, une mercerie solidaire pour retisser du lien social

À Cenon, dans le quartier de la Morlette, une mercerie solidaire a vu le jour en juin dernier, et sera inaugurée ce mardi 9 novembre. Gérée par l’association Espace Textile, l’initiative se veut un point d’ancrage dans le quartier, en proposant des cours de couture à toutes et à tous, mais aussi un accompagnement vers l’emploi axé sur l’économie sociale et solidaire.

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A Cenon, une mercerie solidaire pour retisser du lien social

C’est au pied d’un immeuble, dans le quartier de la Morlette, à Cenon, que la mercerie sociale et solidaire s’est implantée. Ouverte depuis le 15 juin, le lieu est une boutique mais aussi un tremplin vers l’insertion professionnelle. La mercerie sociale et solidaire est un projet de l’association Espace Textile, qui a vu le jour dans le cadre du Grand projet des villes de la rive droite, qui regroupe Bassens, Lormont, Cenon et Floirac. La mercerie partage un local, appartenant à Domofrance, avec les associations Vélo City et l’Alternative urbaine.

Fermetures éclairs, boutons, écussons, aiguilles, chutes de tissus… La boutique est ouverte du mardi au vendredi et un samedi par mois. Vendu entre 3 centimes et 4 euros le mètre de tissu, la mercerie se veut accessible au plus grand nombre, dans un quartier délaissé des commerces. L’association Espace Textile y accompagne également des femmes, en grande majorité, éloignées de l’emploi.

Mercerie sociale et solidaire, à Cenon Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Vie de quartier

L’adhésion à l’association Espace Textile coûte 5 euros par an. Elle donne accès aux cours de couture et à la mercerie. Émilie Darroux est cheffe de projet et animation à la mercerie :

« La mercerie est une façon de mobiliser l’ensemble des activités de l’association. Dans le quartier, c’est un lieu qui permet d’aller vers l’autre, de sortir de chez soi, notamment concernant le public féminin qui est souvent esseulé. Le public qui vient est varié, nous avons autant des étudiantes que des personnes âgées. »

Inscrite dans une démarche d’économie sociale et solidaire, la boutique favorise le recyclage et la récupération :

« Nous essayons, autant que possible, de travailler sur des tissus ou autres objets de mercerie issus de la récupération. Des particuliers peuvent venir déposer leurs tissus, nous travaillons aussi avec le Relai. »

À l’arrière de la boutique, une laverie dans laquelle les tissus sont lavés et repassés pour être mis à la vente. Pour Émile Darroux, l’enjeu de la mercerie est aussi pédagogique :

« À l’avenir, nous aimerions faire un jardin devant avec des plantes tinctoriales. Expliquer pourquoi aujourd’hui l’industrie textile pollue et montrer qu’une autre approche du textile existe, plus durable et responsable. »

Insertion professionnelle

Célia Orgogozo est la directrice de l’association Espace Textile, créée en 2019. À l’origine, il y a la volonté d’initier un projet pour l’insertion des femmes :

« La couture est vue comme un point de départ pour créer du lien social. Un collectif de couturiers et de couturières encadrent les divers ateliers, qui se déroulent dans différents endroits : à Lormont, à Cenon, à Bassens et aux Aubiers, à Bordeaux. »

Aujourd’hui, 13 ateliers hebdomadaires sont proposés par l’association. Cette dernière se déploie sous trois grands axes, comme l’explique Célia Orgogozo :

« Il y a un volet animation, avec le projet de la mercerie par exemple, un volet accompagnement de projet dans le textile et, enfin, un accompagnement vers l’insertion professionnelle. »

Émilie Darroux et Célia Orgogozo, derrière le comptoir de la Mercerie Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Pour en découdre

Avec le dispositif « En découdre avec l’emploi », l’association propose un suivi vers le retour à l’emploi ou à la formation :

« Nous salarions les personnes une demi journée par semaine. À côté, il y a un accompagnement socio-professionnel renforcé qui prend la forme de cours de français langue étrangère, d’ateliers sur le numérique, de coaching individuel… Le but est d’arriver à la définition d’un projet professionnel et si possible de trouver un emploi durable ou une formation. »

Une médiatrice sociale est également présente pour accompagner les personnes qui suivent les ateliers. Elle les aiguille sur des problématiques diverses allant de la formation à la garde d’enfants. En échange de cet accompagnement, les personnes donnent du temps à l’association. En 2021, 50 personnes ont été accompagnées avec le dispositif « En découdre avec l’emploi ». Parmi elles, 50% ont trouvé un emploi.


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