Lutte contre le sida : « La Covid a occulté la question du VIH »
Cette semaine sera placée sous le signe de la lutte contre le sida, autour de la journée mondiale du 1er décembre. Plusieurs rendez-sont donnés à Bordeaux pour la sensibilisation, la prévention et le dépistage qui ont été ralentis par la crise sanitaire et les confinements. Les associations craignent « une bombe à retardement ».
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Walid Salem
Publié le ·
Imprimé le 24 novembre 2024 à 19h17 ·
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173 000 personnes vivent avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en France, parmi elles, 1000 en Nouvelle-Aquitaine, dont 500 en Gironde. Le VIH affaiblit le système immunitaire. Si l’infection par ce virus n’est pas contrôlée par un traitement antiviral, elle peut évoluer jusqu’au stade de sida, stade ultime de l’infection. La prévention et le dépistage du VIH sont donc essentiels.
Or, depuis 2017, on relève une augmentation des découvertes au stade sida, signe d’une décroissance du dépistage. A ce phénomène s’ajoute la crise sanitaire liée à la Covid-19 qui s’est traduite en 2020 par une baisse de 650 000 tests de dépistage au niveau national.
« Il y a eu une baisse drastique de cas de contamination pour le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (IST) l’année passée, indique le professeur Charles Cazanave, infectiologue au CHU de Bordeaux. Nous étions à 6000 diagnostics annuels de VIH, nous sommes à 4800. »
Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Comment interpréter ces chiffres ? Le professeur répond :
« C’est une baisse significative que l’on peut voir sous deux angles : soit elle est liée à la diminution du dépistage pendant l’année 2020, soit à une diminution des comportements à risque durant la crise sanitaire. On penche pour la première hypothèse et on pourrait donc être confronté à des diagnostics à venir inquiétants. »
« On craint une sorte de bombe à retardement » abonde Maryse Tourne du Collectif Sida 33, pour qui « cette pandémie de la Covid a pris tellement le pas sur tout, que la question du VIH a été occultée ».
« Nous avons été forcés de suspendre nos campagnes de sensibilisation et de dépistage gratuit. Les campagnes de communication ont disparu. Plus d’affiches, plus de flyers… Même au cinéma, il n’y a plus de clips sur ce sujet. On doit reprendre notre travail, le “aller vers”, en bas des immeubles, sur les places publiques, et communiquer sur ce virus qu’on a tendance à oublier ! »
« Il y a des lycéens qui pensent que ça n’existe plus ! », s’étonne le professeur Charles Cazanave. « Il faut encourager les populations à risques, bien sûr à utiliser les mesures de prévention, mais aussi à recourir au dépistage », poursuit l’infectiologue qui reprend les consignes de L’Agence nationale de santé publique.
Différentes formes de tests sont disponibles : demander à un laboratoire, se procurer un auto-test dans une pharmacie, s’adresser à des centres de dépistage, ou encore aller vers les associations qui mènent des opérations de dépistage gratuit… comme ce sera le cas toute cette semaine sur la métropole bordelaise.
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