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1280 sans-abri à Bordeaux Métropole en comptant les hébergements solidaires, selon les associations

Lundi 24 janvier, un rassemblement s’est tenu devant la préfecture de la Gironde en réaction au propos de celle-ci contestant le recensement des sans-abri lors de la Nuit de la solidarité à Bordeaux. Un collectif d’une vingtaine d’associations a procédé à un nouveau recensement prenant notamment en compte les hébergements solidaires, soit au moins 432 personnes en plus des 848 dénombrées jeudi qui « auraient besoin d’un hébergement d’urgence dans la métropole bordelaise ».

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1280 sans-abri à Bordeaux Métropole en comptant les hébergements solidaires, selon les associations

« La seule comptabilisation des appels au 115 ne peut, en aucun cas, constituer une méthode un tant soit peu sérieuse. » Lundi 24 janvier, des associations se sont réunies devant la préfecture de la Gironde, suite au communiqué de Fabienne Buccio, ne reconnaissant pas les chiffres du recensement des sans-abri lors de la Nuit de la solidarité.

En collaboration avec l’INSEE, la Ville de Bordeaux a ainsi recensé 561 sans-abri vivant dans les rues de Bordeaux, auxquels s’ajoutent 287 hommes, femmes et enfant vivant dans des squats. Au total, ce sont donc 848 personnes qui auraient besoin d’un hébergement d’urgence.

Seulement, d’après Fabienne Buccio, aucun appel au 115 n’a été recensé dans la nuit du 20 au 21 janvier. Et compter les personnes dormant réellement à la rue, en plus des campements de roms et des personnes en squat, « enlève toute crédibilité à l’action ». En réaction, une vingtaine d’associations* ont signé un communiqué dénonçant la posture de la préfète face à une précarité et un mal-logement qui ne peuvent se résumer en nombre d’appels au 115.

Réalité du terrain

Devant la préfecture, les représentants des associations ont exprimé leur colère vis-à-vis du « mépris » de la préfète de la Gironde face à une « réalité démontrée ».

« Lors de la Nuit de la solidarité, 848 personnes à Bordeaux et 45 personnes à Bruges ont été recensées par des élus de la République, des agents administratifs de l’État et des bénévoles, rappelle Cécilia Fonseca, responsable des Gratuits-Solidarité Gironde. Dès le lendemain, Fabienne Buccio a formellement remis en cause le résultat du recensement, niant de fait la crédibilité du travail de toutes celles et ceux partis à la rencontre des personnes vivant à la rue. »

Rassemblement devant la préfecture, lundi 24 janvier Photo : VB/Rue89 Bordeaux

Estelle Morizot, présidente des Maraudes du cœur a, elle, rappelé que les appels au 115 ne peuvent représenter une base de recensement effective des sans-abri :

« Nous, les associations de terrain, savons la contrainte d’appeler le 115. La plupart des sans-abri n’appellent pas ou seulement de temps en temps pour diverses raisons : pas de téléphone portable, ou alors non chargé, des solutions d’hébergement qui ne sont pas adaptées, avec des personnes vivant en couple, avec un animal, qui ont des addictions… »

Le 115 à l’appel

Capture d’écran à l’appui, Pierre-Antoine Cazau, président de la Ligue des droits de l’Homme à Bordeaux, a tenu a rectifier les propos de la préfète, selon laquelle aucun appel n’aurait été enregistré au 115 dans la nuit du 20 au 21 janvier :

« Il y a eu deux appels au 115 le 20 janvier. Il y en a un qui a été annulé, donc il ne compte pas parce que ça a dû raccrocher. Il y en a un deuxième qui dure 1 minute 34, ce qui signifie que le 115 a décroché. C’est un exemple, dans les informations que nous avons pu récupérer, mais il peut y en avoir d’autres. »

Durant le week-end qui a suivi la Nuit de la solidarité, les associations ont en outre procédé à un comptage des personnes « hébergées solidairement », remettant en cause l’exhaustivité du recensement fait par la mairie de Bordeaux. S’ajoutent ainsi 55 personnes, dont 16 familles, hébergées à Darwin, et 40 personnes hébergées par l’Association en Val de l’Eyre (AREVE), dont 10 à Bordeaux.

Nouveau comptage

52 familles sont, elles, hébergées grâce au soutien de comités de parents d’élèves et d’enseignants. À Mérignac, 73 familles sont hébergées via l’association Faire et Agir. 9 mineurs isolées sont pris en charge, dont 4 à Bordeaux, par l’association Les hébergeurs solidaires. 12 personnes, dont 5 enfants, sont pris en charge par le collectif Bienvenue. 100 femmes accueillies, de jour, par le 115. Enfin, la Fondation Abbé Pierre héberge 91 personnes, dont 41 enfants.

Au total, avec ce nouveau comptage, 432 personnes supplémentaires « a minima » auraient besoin d’un hébergement d’urgence dans la métropole. Un chiffre qui s’ajoute au 848 personnes recensées par la Ville et l’Insee. Les associations ont prévu d’autres actions dans les jours à venir, rappelant le décès de deux sans-abri en décembre dernier, et dénonçant « l’abandon de l’État » face au sans-abrisme.

*Les associations signataires du communiqué : ARTS (Accueil Réfugiés Talence Solidarité), ASTI Bordeaux, Bienvenue aux Réfugiés en Gironde, La Cimade Bordeaux, Collectif Bienvenue, la Cloche Bordeaux, collectif Contre Les Abus Policiers (C.L.A.P33), CSOR (Collectif de Secours et Orientation de Rue), Darwin Solidarité, Droit Au Logement de Gironde (D.A.L 33), Diamants des cités, Faire et Agir, la FCPE, Fondation Abbé Pierre, la FSU, Imagine demain, collectif Jaunes Etc, Ligue des droits des l’Homme Section de Bordeaux et Fédération de la Gironde, Maraude du cœur, Médecins du Monde, les Gratuits, les Pirates de l’espoir, RESF, les Robins de la rue, Solidarité Migrants Eysines, Toutes à l’abri, Tri Potes et Mascagne, UJFP, Un Petit bagage d’amour.

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