« Le militant et la militante vont faire appel contre ce jugement régressif pour la protection des droits fondamentaux », signale le groupe local de Greenpeace Bordeaux, dans un communiqué.
Dans le cadre d’une action nationale menée par l’ONG, Yann et Nina avaient effectivement dessiné à la bombe de craie, dans une station Total, le 27 mai 2017, à Lormont. La semaine dernière, à Bordeaux, ils avaient été les deux seuls militants écologistes jugés pour cela en France.
« Les militants doivent être relaxés »
Au nom de la liberté d’expression, l’avocate des deux activistes, Marie Dosé, avait dès lors plaidé la relaxe. Ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, elle n’a pas été entendue. Greenpeace précise :
« Le Parquet qui avait requis une condamnation au paiement de contraventions n’a pas été suivi puisque le tribunal a finalement dispensé de peine les prévenus. »
Malgré le retrait de cette amende contraventionnelle avec sursis de 200 euros, requise par le procureur mercredi dernier, Marie Dosé conteste le jugement.
« Dispenser de peine les prévenus équivaut certes à reconnaître entre les lignes la légitimité de leur action, mais ne suffit pas : les militants doivent être relaxés. »
Décision à rebours
Par ailleurs, l’avocate s’étonne que la relaxe, qui avait pourtant été prononcée pour un militant Greenpeace à Tours, une militante Femen, ou encore des décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron, ait été rejetée par le tribunal.
« Ce jugement va à l’encontre de récentes décisions judiciaires qui ont fait prévaloir la liberté d’expression des désobéissants civiles et ont sanctionné l’ingérence caractérisée par des poursuites judiciaires disproportionnées. »
Selon Greenpeace, « le tribunal correctionnel de Bordeaux a prononcé une décision qui marque un recul dans la protection des libertés d’expression et d’association. »
Le 27 mai 2017, les poissons et les coraux dessinés à la bombe de craie par Yann, Nina et 4 autres militants, visaient à alerter les clients de Total d’un projet de forage de cette société au large du Brésil, et abandonné depuis. S’ils reconnaissaient les faits, les peintures étant lavables, ces militants contestaient l’infraction.
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