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Une procédure de fermeture temporaire engagée contre la mosquée Al Farouk de Pessac

Selon la Préfecture, des prêches dans une mosquée de Pessac ont régulièrement incité à ne pas respecter les lois de la République, justifié les attentats et valorisé la mort en martyr. La fermeture du lieu de culte pourrait atteindre six mois.

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Une procédure de fermeture temporaire engagée contre la mosquée Al Farouk de Pessac

La préfète de Gironde Fabienne Buccio a engagé ce jeudi une « procédure contradictoire » en vue de prononcer une fermeture temporaire (jusqu’à six mois) de la mosquée Al Farouk à Pessac. Gérée par l’association Rassemblement des musulmans de Pessac, elle aurait promu « un islam radical et une idéologie salafiste » selon un communiqué de presse de la Préfecture.

« Des prêches et des propos ont régulièrement incité à ne pas respecter les lois de la République, justifié les attentats et valorisé la mort en martyr », poursuit ce communiqué :

« Aux termes de la loi de 1905 et du code de la sécurité intérieure, l’ensemble de ces faits pourrait constituer des propos tenus, des idées et théories diffusées, ou des activités incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination, provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou faisant l’apologie de tels actes et justifieraient une telle fermeture temporaire ».

Ces éléments justifieraient une fermeture temporaire qui pourrait être prononcée pour une durée pouvant atteindre six mois.

Accusations d’islam radical

La Mosquée Al Farouk a été ouverte en 2014 et accueille à la prière 700 à 1000 fidèles de Pessac (et non 15000 comme indiqué par erreur dans certaines sources). Elle a été financée par la communauté musulmane de la ville et d’autres régions pour se substituer au local mis à disposition à la maison municipale de la Châtaigneraie. Située en deuxième ligne avenue Jean-Jaurès, dans le centre d’activité Les Échoppes, elle affichait une signalétique jusqu’aux attentats de novembre 2015, et retirée pour éviter la « provocation », selon le président du Rassemblement des musulmans de Pessac, Abdourahmane Ridouane.

L’achat du bâtiment qui accueille la mosquée Al Farouk à Pessac avait été financé par la communauté musulmane Photo : Rue89 Bordeaux

Longtemps, ce lieu de culte, qui peut accueillir jusqu’à 500 fidèles le vendredi, était considéré comme un exemple de respect des valeurs de la République. Il avait été un modèle du dialogue entre les religions.

Dans le collimateur depuis 2015

En février 2015, des propos tenus par son imam Mohamed Barry en 2013 avaient déclenché une polémique, faisant allusion aux devoirs respectifs de l’homme et de la femme. Accusé de prêcher un islam radical, l’imam avait été défendu par sa communauté, mais aussi par le maire (Les Républicains) Franck Raynal. Naïma Charaï, alors conseillère régionale socialiste, demandait elle une condamnation ferme.

En octobre 2020, la police a procédé à des perquisitions du lieu de culte, mais aussi du domicile et de la voiture d’Abdourahmane Ridouane. Ces perquisitions s’inscrivaient dans le cadre des contrôles effectués auprès de responsables d’associations soupçonnés d’appartenir à la mouvance islamiste, après l’assassinat de Samuel Paty. 123 perquisitions, appelées visites domiciliaires puisqu’elles étaient faites sur décision administrative et non pas judiciaire, avaient eu lieu en France. Le bilan de celle de Pessac n’avait pas été dévoilé par la Préfecture

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