Le rendez-vous est donné place de la Victoire ce mardi 8 mars à 18h. Le Comité Action Palestine appelle ses soutiens à se rassembler à la veille du conseil des ministres de ce mercredi, qui réunit le président de la République et son gouvernement. Le projet de dissolution de l’association basée à Bordeaux, poussé par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, pourrait y être acté (tout comme la dissolution de l’association toulousaine, Palestine Vaincra).
Des associations, des syndicats, mais également des partis comme NPA 33 ou Révolution permanente Bordeaux, ont signé cet appel « contre la répression qui vise à museler le soutien aux Palestiniens ».
« On nous reproche d’encourager la haine contre l’État d’Israël et d’avoir des articles sur notre site qui incitent à la violence. Ce qu’on décrit est pourtant factuel. Tout le monde sait à quoi se livre l’État d’Israël contre les Palestiniens. Nous reprenons les faits, ni plus ni moins. Il n’y a aucune incitation au terrorisme mais la reconnaissance d’un droit à la résistance », répond une porte-parole de l’association à Rue89 Bordeaux.
« Accusations graves et fausses »
Ce qui est qualifié par l’association d’ « accusations graves et fausses » relève pour elle des « droits d’un peuple agressé de se défendre ». Dans un communiqué publié sur son site, elle souligne une « annonce survenue le jour même du dîner du CRIF [Conseil représentatif des institutions juives de France, NDLR] », et dénonce la position de la France « à géométrie variable déterminée par les intérêts immédiats et stratégiques français ».
« En Afrique ou en Palestine, la France fait fi de ce principe mais en Ukraine il serait sacré. En Afrique ou en Palestine, les peuples n’ont pas le droit de résister comme ils le souhaitent mais en Ukraine le gouvernement français légitime le recours à la violence armée », peut-on lire.
La voix du Hamas ?
Sur la notification de dissolution reçue par l’association, « les accusations portées sont politiques et uniquement politiques » insiste la porte-parole. Le gouvernement y assure que le comité bordelais « relaie en réalité des communiqués du Hamas, du Mouvement du Jihad Islamique en Palestine et du Hezbollah, et rend compte de leurs actions, selon les autorités ». A ces accusations, « un droit de réponse a été adressé au ministre » dans les délais légaux.
Si la dissolution est décidée par le gouvernement, le Comité Action Palestine envisage de déposer « deux recours, possiblement trois » auprès du Conseil d’État « au nom de la liberté d’expression ». Il espère que l’un d’eux soit suspensif, « sinon, dès jeudi, nous serons interdits et aucun communiqué ne nous sera autorisé » conclut la porte-parole. Adoptée l’été dernier, la loi « séparatisme » a élargi les possibilités de dissolution administrative d’une association.
Abonnez-vous ou offrez un abonnement pour permettre à Rue89 Bordeaux d’étoffer sa rédaction
Chargement des commentaires…