Banderoles et haut-parleurs à la main, ils sont une vingtaine à débouler dans le bar à vin du CIVB, sous le regard surpris des clients attablés à boire un verre en fin d’après-midi. Alors que certains filment la scène avec leurs téléphones, les serveurs exigent le départ des « perturbateurs ». Pas avant de finir ce qu’ils étaient venus faire : les militants ont servi du vin bio, qu’ils ont porté dans leurs sacs, aux clients du bar.
Samedi 5 mars, à 18h, différents collectifs (Les Soulèvement de la Terre, Il Est Encore Temps, Extinction Rebellion, ANV COP21 Gironde) ont mené cette action symbolique pour dénoncer l’utilisation des pesticides dans le vignoble girondin, plus gros consommateur de pesticides en France. Dans leur communiqué de presse, ils alertent sur les risques encourus pour la santé et fustige la pression des lobbyings :
« De nombreux chercheurs dont ceux de l’INSERM alertent sur la dangerosité de ces produits parfois cancérigènes, perturbateurs endocriniens, ou SDHi. Mais les firmes contournent les procédures d’homologation, financent de pseudo-études scientifiques, et « oublient » de mentionner les adjuvants très toxiques qu’ils ajoutent y compris à leurs produits de “biocontrôle”. »
Boire bio
Alors que le vin bio coule à flot, Sylvie Nony, militante écologiste et porte-parole d’Alerte Pesticides Haute-Gironde, interpellé les clients :
« Nous voulons l’arrêt des pesticides, nous voulons du vin bio. Nous voulons défendre la viticulture bio, celle qui ne détruit pas la biodiversité, celle qui ne tue pas les travailleurs agricoles. »
Sylvie Nony dénonce également « l’omerta » qui entoure le label Haute Valeur Environnementale (HVE). Elle rappelle la situation de la lanceuse d’alerte Valérie Murat, condamnée par le tribunal de Libourne à verser 125 000 euros d’amende à la filière (dont 100 000 euros au CIVB) pour « dénigrement des vins de Bordeaux ».
Cette dernière avait réalisé des analyses qui ont décelé la présence de 28 résidus de pesticides dans 22 cuvées, essentiellement de Bordeaux, certifiées HVE.
L’action menée à Bordeaux était organisée dans le cadre d’une campagne nationale baptisée Bye Bye Bayer ! Ciao Monsanto ! plusieurs collectifs et mouvements écologistes pour dénoncer les conséquences des pesticides sur la biodiversité. Dans la région lyonnaise, à Villefranche, des appels ont ainsi été lancés pour occuper le site national de Bayer-Mosento, à Villefranche. Selon un tweet du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre, le site aurait même été mis à l’arrêt suite à l’intervention d’une centaine de militants.
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