« On savait que c’était difficile, on a fait tout notre possible pour y arriver », confie Hélène Thouy à Rue89 Bordeaux. Installée à Langon, l’avocate de l’association L214, co-présidente du Parti animaliste et candidate écartée de l’élection présidentielle, mesurait l’ampleur de la tâche. Sur les 300 promesses recueillies, elle n’a finalement pu enregistrer que 139 parrainages, loin des 500 requis par le Conseil constitutionnel.
« Ce n’est pas la première fois qu’on se présente à des élections, on sait que le combat est long pour la cause animale, soupire la candidate. Chez les élus, ce sujet est très clivant et on le voit chaque fois qu’il y a eu des initiatives, des propositions de loi, quand bien même on a l’appui massif de l’opinion publique ».
Hélène Thouy se dit « évidemment déçue, en colère aussi face à ce fonctionnement qui est verrouillé ». Elle dénonce « en particulier l’absence d’anonymat des parrains qui les exposent aux pressions et menaces de toutes sortes ». Notamment celles émanant « des chasseurs qui, dès l’annonce de [sa] candidature, avaient fait part dans la presse du fait qu’ils feraient tout pour empêcher les parrainages ».
« Je connais pas mal d’élus locaux, de par mon implantation et mon activité d’avocate, puisque je le suis pour certaines communes. Ce que j’ai pu entendre, ce sont les craintes des pressions de la part des chasseurs ou des réactions négatives de leur part. Les chasseurs font craindre aux élus de rompre la quiétude communale », rapporte Hélène Thouy.
Pas de ralliement
Dans un communiqué, la candidate déclare que « ce n’est pas aux élus qu’il faut en vouloir mais à tous ceux qui profitent de ce système. Le parrainage, condition du pluralisme politique, est dévoyé au profit de petits calculs partisans ».
« Une fois l’élection terminée, il faudra se pencher sérieusement sur une réforme de ce processus à bout de souffle, sous peine de devoir s’en remettre à de nouveaux petits arrangements entre amis pour la prochaine présidentielle », poursuit elle sans détour.
Hélène Thouy mise dorénavant sur les législatives. Elle rappelle « que le Parti animaliste avait recueilli presque 500 000 voix aux élections européennes de 2019 » et que « selon un sondage IFOP de février 2022, 86% d’entre eux attendent des propositions sur ce sujet lors de l’élection présidentielle ».
Elle confirme par ailleurs « qu’il n’y aura aucun ralliement ni aucun soutien à un autre candidat ». Et invite les candidats qualifiés à se servir de son programme « avec sincérité et volonté de le mettre en œuvre », sans trahir « une fois de plus les attentes de milliers de citoyens » à l’endroit de la condition animale.
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