A l’appel de Youth for Climate Bordeaux, et dans le cadre de l’appel international de Fridays for Future à manifester les 25 et 26 mars, de nombreuses associations et organisations bordelaises se sont retrouvées ce samedi 26 mars, 14h, sur la place de la Victoire à Bordeaux, pour une Marche pour le climat, également appelée Grève pour le climat. Bordeaux avait préféré cette date à celle de la marche nationale « Look up » du 12 mars sur la même cause.
Les étendards de Greenpeace, Extinction Rebellion, Il est encore temps, ANV Cop 21, Surfrider, et bien d’autres, se dressent alors sous le soleil d’une journée plus que printanière. De nombreux participants sont également venus à titre personnel ou issus de collectifs de citoyens tel que celui contre le projet Amédée-Saint-Germain, ou contre le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO)…
Jeunesse politisée
La jeunesse des participants saute aux yeux et les slogans s’affichent par dizaines sur des pancartes en carton de récupération avec quelques coups de pinceaux : « Le climat change pourquoi pas vous ? », « Ainsi fond fond fond », « Terrien, sans Terre t’es rien »… jusqu’à l’espiègle « Sauvons la Terre, il n’y a pas de bière sur Mars ». Environ 1000 personnes ont lancé le défilé vers 14h30 pour une arrivée sur le miroir d’eau.
« Je ne sais plus quoi vous dire, s’agace Maël. C’est à nos dirigeants qu’il faut demander pourquoi je suis là. Leur inaction pour stopper le réchauffement climatique est une provocation pour nous tous, et en particulier pour la jeunesse. Tous ceux que vous voyez autour de vous se politisent pour les chasser. Et on y arrivera… »
Dans le mégaphone, un militant hurle : « Bordelais, vous êtes chauds ? » « On est chauds, chauds, chauds comme le climat », répond en chœur la foule. « Et 1, et 2, et 3 degrés. C’est un crime contre l’humanité », embraye un autre groupe.
« Heureusement qu’il y a les jeunes contre le mépris des politiques », s’enthousiasme Mireille, Bordelaise impliquée contre le projet GPSO. La quinquagénaire trouve « dommage que pas plus de vieux ne soient descendus dans la rue ». En écho, un peu plus loin, Orianne excuse ses « parents [qui] ne sont pas venus, mais on en parle tous les jours du climat et je sais qu’ils sont sensibles à ces problèmes. »
Ours polaires et classe ouvrière
Plusieurs élus sont dans le défilé, notamment Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux qui tenait « à être là ». « Je n’ai pas loupé beaucoup de manifestations pour le climat, je ne vais pas louper celle-là » souligne l’édile écolo, enthousiaste face à l’investissement des jeunes.
« On ne parle pas beaucoup du climat dans cette campagne de la présidentielle, alors que nous sommes à 15 jours des élections, ils ont raison de rappeler l’urgence à agir », ajoute celui qui soutient la candidature de Yannick Jadot.
A plusieurs reprises, place de la République, porte de Bourgogne, sur le Miroir d’eau, Vincent, militant de Youth for Climate Bordeaux, a lu des extraits du dernier rapport du GIEC :
« Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent aujourd’hui dans des contextes hautement vulnérables au changement climatique. […] L’augmentation des extrêmes climatiques et météorologiques a conduit à des impacts irréversibles, si bien que les systèmes naturels et humains sont poussés au delà de leur capacité d’adaptation. »
A la racine de l’urgence climatique, les militants ont pointé le capitalisme, « un système où les nations riches sont responsables de 92% des émissions mondiales, et où 1% de la population mondiale – les plus riches – est responsable du double de la pollution produite par les 50% les plus pauvres ». Un slogan pour résumer : « Le combat pour les ours polaires, c’est celui de la classe ouvrière. »
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