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Echappée Belle, Chahuts, Littérature en jardin : en juin, la création est libre comme l’air

Après des « années silencieuses », les festivals repartent et proposent pour cet été 2022 une flopée de rendez-vous célébrant le retour à la nature et à la vie culturelle. Ils se déploient en plein air pour offrir art et évasion.

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Echappée Belle, Chahuts, Littérature en jardin : en juin, la création est libre comme l’air

« Echappée Belle »
du 2 au 5 juin

2022 est l’année de la reprise après deux « années silencieuses », mais également celle des 30 ans du festival Échappée Belle. En reprenant ses quartiers au cœur du Parc de Fongravey à Blanquefort, ce festival qui annonce l’été chaque début de mois de juin, joue la carte tout public avec des spectacles en plein air : du théâtre, de la danse, du cirque, et du théâtre d’objets. Cette année, 6000 enfants seront accueillis sur les différents parcours composés de spectacles et d’ateliers.

Cette édition anniversaire propose « le meilleur des 10 dernières éditions » avec sa « sélection “Millésime” de spectacles », selon la présentation de ce festival concocté par l’équipe de la Scène nationale Carré-Colonnes. A côté « d’instants qui ont su émouvoir et marquer les mémoires des festivaliers », de nouvelles créations sont proposées pour « une édition de tous les records ». 21 compagnies seront présentes, « venues des 4 coins de France et même du Canada ».

« One Man Pop » de la Cie Revolution (photoPhoto : Pierre Planchenault)

Pour ne citer que quelques « Millésimes », on se souvient du tableau rural vivant proposé par Corpus Dance Projects en 2011. La compagnie torontoise est à nouveau sur le pré avec « Les Moutons » (photo de une © Gary Mulcahey), un spectacle déroutant qui dépeint la vie de ces caprinés, de la tonte au marquage, dans un décor bucolique. En 2014, la Compagnie Caus’Toujours avait surpris avec un conte populaire. Son interprète Tristan Faucher revient dérouler la narration tarabiscotée de son « Barbe bleue assez bien raconté(e) »…

Côté nouveauté, la Compagnie Rêvolution montre toute sa maitrise de la technique du popping avec « One Man Pop », une de ses dernières productions (présentée en ligne par Rue89 Bordeaux durant la crise sanitaire et la fermeture des salles de spectacle). La compagnie Basinga reprend, spécialement pour le festival, sa toute dernière création : « Soka Tira Osoa », un spectacle de funambule qui clôture chaque journée du festival.

Plus d’infos sur le site de Carré-Colonnes

« Chahuts »
du 8 au 18 juin

Le festival des arts de la parole devient celui des arts de la parole et espace public. Après deux éditions contraintes par les règles sanitaires – un MiniChahuts en 2020 et un PresqueChahuts en 2021 – Chahuts veut regagner les rues, les parcs et jardins, et veut surtout le faire savoir par son nouvel intitulé. Cet événement né dans le quartier Saint-Michel déborde jusqu’à la rive droite et insiste : « Chahuts fait feu de tout lieu. »

A « ce retour aux fondamentaux » revendiqué par cette édition, s’ajoute une thématique forte et engagée, celle du « Risque ».

« Alors que le contexte international s’obscurcit et que la crise sanitaire s’éternise, quelle est la marge personnelle et intime de prise de risque pour soi ? Que dire et que faire face aux menaces ? Peut-on encore prendre des risques dans l’espoir d’améliorer sa condition, de se mettre en mouvement, en jeu ? Choisir le risque de l’inconnu comme moteur de la liberté est-il encore possible ? » interroge la présentation.

Ce fil rouge, Chahuts le promet tout au long des spectacles proposés. A commencer par se « se risquer à l’inconnu » avec une première mondiale : « L’île sans nom » de L’Instant Dissonant. Ce collectif fondé en 2016 par Guillaume Lambert, un temps complice de Joël Pommerat, a été accueilli en résidence à Chahuts en 2021. Le spectacle, d’une durée de 3 heures, se tient dans le cadre verdoyant du domaine de Seybirol à Floirac.

Le QG La Chahute fait son retour en 2022 (photoPhoto : Pierre Planchenault)

Au rayon long format, à noter également l’épopée « Héroïne » – 4h30 – de la compagnie Les Arts Oseurs. Née en 2002, la compagnie héraultaise reconstitue, dans cette création de 2021, une audience en temps réel, un tribunal à ciel ouvert place Renaudel, avec comparutions immédiates, audiences correctionnelles, et affaires familiales. A noter également, « Après le monde », une lecture au square Dom Bedos du texte post-apocalyptique d’Antoinette Rychner avec Victoire Tuaillon – animatrice du podcast Les Couilles sur la table – et Mathilde Delahaye, accompagnées par la musicienne Mari Lanera.

L’édition 2022 de Chahuts est la dernière de sa directrice Elisabeth Sanson. Au QG du festival, La Chahute (24 de la rue du Cloître), les occasions seront nombreuses pour boire un dernier verre avec elle.

Plus d’informations sur le site de Chahuts

« Littérature en jardin »
du 24 juin au 3 juillet

Pour se définir, le festival Littérature en jardin emprunte à Michel Foucault le concept d’ « espaces concrets qui hébergent l’imaginaire ». Ce « rendez-vous des beaux jours » propose un programme littéraire itinérant en Gironde, dans des espaces naturels et patrimoniaux, pour faire découvrir au public les grands auteurs contemporains. Faire rimer littérature et nature réussit bien à cet événement créé en 2007.

Le Libournais accueille pour cette édition plus d’une quinzaine d’auteurs. Libourne, Saint-Denis-de-Pile, Bonzac, Savignac, Porchères et Saint-Michel-de-Montaigne, se partagent lectures, conférences, balades, concerts, et films. Toutes les rencontrent s’achèvent par une dégustation des vins locaux.

Jim Harrison, amateur de pêche à la mouche dans la film « Seule la terre est éternelle » (Photo : Nour film)

Parmi les rendez-vous à ne pas rater, « Seule la terre est éternelle » est en haut de la liste. Le film de François Busnel et Adrien Soland est bien plus qu’un film-testament sur Jim Harrison. L’auteur américain, disparu au cours du tournage, livre ici l’essence de lui-même, à savoir la liberté à travers sa vision de la nature et de l’humanité.

Le festival annonce également la venue de Pascal Quignard et d’Olivier Cadiot. Ce dernier présente au Moulin de Porchères une lecture-conférence inédite à propos de La Dronne, sous-affluent de la rivière de la Dordogne par l’Isle, avec, en introduction, une enquête sur le territoire. L’Isle est par ailleurs mise à l’honneur par une balade le long de ses berges suivie du vernissage de l’installation ”Art et paysage” par l’association Monart et d’une conférence avec l’artiste Dominique Etna Corbal.

Plus d’infos sur le site de Permanences de littérature

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