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La pénurie de papier sauvera-t-elle la papeterie de Bègles ?

Pour faire face à la pénurie de papiers et aux difficultés que rencontrent bon nombre d’entreprises dans l’industrie du livre, la Filpac CGT demande de « remettre en cause le démontage de la machine à papier à Bègles ».

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La pénurie de papier sauvera-t-elle la papeterie de Bègles ?

Dans une lettre envoyée à Bruno Lemaire, ministre de l’économie, la fédération des travailleurs des industries de livre, du papier et de la communication (Filpac CGT) demande de « lancer une réflexion sur les investissements envisagés dans la filière papetière » et de « stopper les projets de démontage de machines à papier » en France.

Le syndicat rappelle que le secteur du livre « est confronté à des difficultés d’approvisionnement de papier et de surenchérissement du prix de cette matière » mettant la filière édition-impression « en grand danger ».

« A ce titre, il nous parait pertinent de remettre en cause le démontage de la machine à papier à Bègles (Gironde) qui, moyennant des adaptations, est tout à fait à même de répondre : à la demande de papier d’édition (exemple le livre scolaire), à la nécessité de maintenir des productions locales, à la sauvegarde et au développement de l’emploi, et au maintien des compétences. »

Parallèlement, cette fédération interpelle Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et président d’Euratlantique, et Valérie Lasek, directrice de cet établissement public d’aménagement auquel le groupe ETEX a cédé le site. Elle leur demande d’intervenir afin que le « démontage soit différé le temps de construire un projet répondant au besoin ».

Crise du papier après la crise sanitaire

« Nous sommes régulièrement alertés par des éditeurs et des imprimeurs sur les fortes tensions d’approvisionnement qui entrainent des ruptures de chaine et des difficultés financières. A ce phénomène de marché s’ajoute le risque d’indépendance éditoriale et de pluralisme lié aux différences de tailles des acteurs du secteur », précise le courrier.

Après la crise sanitaire, la reprise économique progressive de 2021 a fait apparaître une crise de la filière. Le prix de la pâte à papier a augmenté et l’approvisionnement devient difficile. En 2022, les prix ont augmenté jusqu’à 45%. Le marché de l’édition ne représentant que 6 % de la consommation du papier, celui-ci a du mal à s’imposer face à la demande industrielle, notamment en carton.

Cette flambée des prix s’explique par les périodes de confinements liés au Covid-19 où les usines papetières ont tourné au ralenti. Problème auquel s’ajoutent la hausse des prix du transport maritime et le manque de chauffeurs routiers, ainsi que la hausse des coûts de l’énergie.

L’association Avenir papeterie de Bègles relaie le courrier de la fédération et s’interroge : « Va-t-on continuer de se fournir en dehors de nos frontières à des prix qui sont de plus en constantes augmentations ? »

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