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Nouvelle grève de la faim d’étrangers en rétention administrative à Bordeaux

Dix personnes ont cessé de s’alimenter au centre de rétention administrative de Bordeaux pour dénoncer des conditions indignes de détention. Ils ne sont plus que deux aujourd’hui, mais font état d’une situation récurrente.

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Nouvelle grève de la faim d’étrangers en rétention administrative à Bordeaux

Au bout du téléphone de la cabine du centre de rétention administrative (CRA), la voix faible d’un détenu évoque sa grève de la faim depuis le 21 mai. Ce père de famille rapporte que, le premier jour, ils étaient dix à cesser de s’alimenter. Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux.

Dans une lettre transmise à la Cimade, 15 signataires dénoncent les conditions qu’ils subissent. L’association qui défend les droits des étrangers en situation irrégulière dénonce « des conditions de rétention difficiles. Surtout ici, à Bordeaux, le CRA est particulièrement anxiogène, au sous-sol, sans lumière naturelle. Les gens sont entassés, c’est un univers carcéral avec des caméras partout. »

Contactée, la préfecture assure que « la situation est suivie de près » : « Nous avons mis en place un suivi médical. Nous n’avons pas d’inquiétude particulière. »

« Torture mentale »

Retenu depuis deux mois dans le plus petit CRA de France, ce réfugié souhaite rester anonyme et explique qu’il ne changera pas de position.

« Les conditions de vie sont horribles. La nourriture est immangeable, elle est servi dans des barquettes », illustre-t-il.

Et puis, il y a la durée des détentions, inconnues, floues et parfois prolongées, « de la torture mentale ». Arrêté à cause d’un faux permis et d’une « vraie fausse carte d’identité », il est dans les sous-sols de l’Hôtel de police depuis deux mois.

« Provocation »

Le retenu se plaint également du comportement de la police aux frontières (PAF) qui les surveille, une « provocation » permanente et des « journées infernales », à base d’informations manquantes ou de discriminations.

« Quand je suis allé protester une fois, la policière m’a dit : ”bah, qu’est-ce que tu vas faire ?” »

La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté en est à sa quatrième visite du CRA de Mériadeck. En septembre 2021, l’institution regrettait une nouvelle fois « des locaux toujours inadaptés et indignes tant pour les personnes retenues que pour les fonctionnaires de police ». Un projet de construction est en cours pour créer un autre centre de rétention administrative à Pessac, d’une capacité de 140 places. Celui-ci est fortement contesté.

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#centre de rétention administrative

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Photo : Rosalie Dorat

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