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Disparition de François Diaz, alias Paquito : le milieu de la solidarité sociale pleure un « utopiste »

Figure militante en faveur des sans-abri et active dans l’animation sociale des quartiers de Bordeaux Sud, Paquito est mort ce lundi matin à l’âge de 60 ans.

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Disparition de François Diaz, alias Paquito : le milieu de la solidarité sociale pleure un « utopiste »

Il avait la voix douce et fluette mais il savait se faire entendre pour défendre la cause des plus démunis. Dans le milieu associatif militant contre le sans-abrisme, François Diaz est une figure connue de tous. Né à Bordeaux en 1962 d’une famille d’origine espagnole, il est décédé ce lundi 6 juin 2022 à l’âge de 60 ans des complications d’une maladie.

Menant dans sa jeunesse une vie décrite comme « marginale » par une de ses connaissances, François Diaz s’intéresse aux personnes démunies ou sans domicile fixe. Il décide de se faire appeler Paquito pour marquer son identité espagnole (et non pas en hommage à son père qui est toujours vivant contrairement à ce qui a été annoncé dans ces lignes).

« Ses grands-parents ont fui le franquisme pour s’installer en France. C’est un enfant de l’immigration, très attaché à l’Espagne et assez marqué par l’exil qu’avait vécu sa famille », raconte Esteban, un proche de la famille qui l’a « vu naître ».

François Diaz, alias Paquito Photo : Tara Foto

Décroché des études et sans formation professionnelle, il s’investit dans le milieu social du quartier Saint-Michel et André-Meunier. « C’est un homme inclassable et toujours disponible pour les autres », avance Kirten Lecoq, directrice de l’association La Halle des Douves avec qui il a œuvré pour l’ouverture du lieu en face du marché des Capucins.

« Une vie idéale pour tous »

Paquito est également à l’origine de la création des P’tits gratteurs en 2001, une association d’animation des quartiers Bordeaux Sud. Il a également participé à la mise en place de la Cabane à gratter place André-Meunier à Bordeaux, un lieu de rencontre informel sur l’espace public ouvert à tous pour boire un café ou réparer son vélo.

Il est aussi à l’origine de l’ouverture du squat La Vida Loca à Cestas en septembre 2017 dans un ancien centre de loisirs laissé à l’abandon, lieu qui accueille toujours une quarantaine de personne. « C’était sa maison secondaire » ajoute Bernie du collectif Bienvenue qui évoque « un utopiste qui n’a eu de cesse de rêver d’une vie idéale pour tous ».

La disparition de François Diaz, alias Paquito, a soulevé de nombreux témoignages de tristesse chez certains élus du quartier et d’ailleurs. « Tu étais souvent un premier sourire, une première main tendue aux personnes migrantes et démunies » écrit Matthieu Mangin, conseiller municipal délégué pour le quartier Bordeaux Sud.

Un hommage lui a été rendu au conseil municipal de ce mardi par l’élue Myriam Eckert du collectif Bordeaux en Luttes, puis Philippe Poutou et Evelyne Cervantes-Descubes, du groupe du même nom, suivis de Harmonie Lecerf, adjointe au maire chargée de l’accès aux droits et des solidarités.

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