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L’Opéra de Bordeaux entre dans l’ère open d’Emmanuel Hondré

La saison 2022-2023 sera la première du nouveau directeur, Emmanuel Hondré, choisi pour son projet « Opéra citoyen ». Présenté ce mardi, le programme témoigne d’une ouverture à tout-va. Parmi les nouvelles entrées : des petits festivals à thème, des musiques du monde, des concerts pour bébés, des rendez-vous détente, et des ateliers de pratique musicale que le spectateur pourra choisir à l’achat d’un billet pour un spectacle.

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L’Opéra de Bordeaux entre dans l’ère open d’Emmanuel Hondré

Si ce n’est pas une révolution, ça y ressemble. Le nouveau directeur de l’Opéra national de Bordeaux, Emmanuel Hondré, n’a pas attendu longtemps pour mettre toutes ses idées à exécution. Evoquées lors d’un entretien avec Rue89 Bordeaux, celles-ci trouvent leur place dans la nouvelle saison 2022-2023, présentée ce mardi 7 juin lors d’une conférence de presse.

« Une nouvelle personne, un nouveau projet à l’image de la feuille de route » commente Dimitri Boutleux ; « le pari d’un opéra ouvert qui s’inscrit dans Bordeaux terres de solidarité [schéma municipal, NDLR] », surenchérit Harmonie Lecerf. Les deux élus, respectivement président et vice-président de la régie de l’Opéra, ont salué les fruits du travail préparatoire fait durant les années de crise sanitaire.

En prélude, a été présentée a nouvelle identité visuelle (voir ci-dessous), avec le « N en trait d’union entre le O qui représente le monde et le B de Bordeaux », explique le nouveau directeur.

Densification et diversification

240 levers de rideau sont annoncés pour cette nouvelle saison contre habituellement 220 lors des saisons précédentes. Cette progression s’explique par le nombre important des concerts hors les murs (75 dates avec 30 projets de tournées et 29 lieux d’accueil), dû notamment aux travaux que va connaître le Grand-Théâtre de juillet à octobre 2022. Celui-ci rouvrira le 10 novembre avec « Madame Butterfly » de Puccini, dont la mis en scène par le japonais Yoshi Oïda est une première en France et un rendez-vous à ne pas rater.

La diversification s’illustre par de nombreuses nouveautés. Les musiques du monde trouvent une place dans le programme avec notamment cette année la confrérie soufie Shâdhiliyya et ses derviches tourneurs de Damas (17 janvier), ainsi qu’une soirée exceptionnelle Danse et ballet masqué de Bali (21 mars).

Dans la brochure – désormais chronologique et non par discipline –, sont intégrés sept petits festivals à thématiques, « une sorte de fil rouge », pour « donner un sens global à la programmation et guider les spectateurs plus néophytes dans leurs choix » : Au féminin, Autour du piano, Tango, Forêts, Cinéma français, Quatuor à cordes, et América.

Emmanuel Hondré, entouré de Harmonie Lecerf et Dimitri Boutleux Photo : WS/Rue89 Bordeaux

Eveil et ouverture

Parce que « les spectateurs qui viennent à l’Opéra ne doivent pas être seulement des clients, mais aussi des ambassadeurs », selon Emmanuel Hondré, des ateliers de pratiques musicales sont proposés avec l’achat d’un billet. Des initiations à « la musique classique, à la musique du monde, et même au beatbox » seront au menu de plus de 80 ateliers d’éveil (3 à 7 ans) et de pratique musicale (à partir de 8 ans), et au tarif unique de 8 euros.

L’ONB annonce également la création d’une Académie des jeunes artistes destinée à accompagner l’insertion professionnelle de ces derniers. Mi laboratoire de création, mi troupe itinérante, elle accueillera de jeunes talents (sur audition) ayant terminé leurs études supérieures pendant un an en résidence afin de produire chaque année un projet autour d’un opéra du grand répertoire. Cette saison : Didon et Énée Revisited.

L’Opéra s’ouvre davantage aux jeunes publics Photo : Pierre Planchenault

Enfin, en plus de la programmation jeune public habituelle (avec cette année des entrées à 10€ pour les titulaires d’un abonnement jeune), des spectacles seront spécialement proposés et adaptés aux enfants de 3 mois à 6 ans (10€). Des concerts « détente » auront pour la première fois lieu à titre expérimental à l’ONB : trois séances mixtes et inclusives accueilleront des spectateurs en situation de handicap où « chacun pourra exprimer ses émotions à sa manière ».

« Maintien de l’excellence »

« L’ouverture de l’Opéra ne s’oppose pas au maintien de l’excellence », argue toutefois Emmanuel Hondré pour désamorcer d’éventuelles critiques de puristes. Outre l’ouverture avec « Madame Butterfly », sept autres opéras sont au programme parmi lesquels « Alcina » dirigé par l’ancien directeur de l’établissement, Marc Minkowski (le 9 février), « La Favorite » mis en scène par Valentina Carrasco, collaboratrice au sein de la compagnie catalane La Fura dels Baus (du 4 au 14 mars), le retour de « Dialogues des carmélites » mis en scène par Mireille Delunsch et créé au Grand théâtre de Bordeaux en 2013 (du 2 au 11 juin).

A la rubrique danse, « Cendrillon » de David Bintley sera le premier programme présenté en ballet de Noël (du 10 au 31 décembre). Hors les murs, et plus précisément sur le Miroir d’eau, une performance dansée aura lieu le 29 avril avec le Ballet de l’ONB et le Conservatoire, ainsi que des danseurs amateurs.

La création « Mythologies » d’Angelin Preljocaj sur une musique originale de Thomas Bangalter (ex Daft Punk) sera elle en tournée, après les premières présentations bordelaises prévues lors de la saison en cours (du 1er au 10 juillet 2022).

A noter enfin, l’opéra participatif de Rossini « Une Cenerentola » les 19 et 20 mars, où le jeune public est invité à chanter ; le « Requiem » de Mozart mis en scène par Stéphane Braunschweig dans l’esprit recyclerie, utilisant seulement des costumes et des décors déjà dans les réserves. Place aussi aux femmes, qui composeront le tiers des chefs invités, « contre 2 ou 3% en général dans d’autres structures », souligne Emmanuel Hondré.

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#saison 2022-2023

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Photo : PIERRE GROSBOIS 2019 avec Yann Burlot, Nicolas Chupin, Rébecca Finet, Sonia Floire, Camille Garcia, Marie Nicolle, Louise Orry-Diquero, Anthony Roullier, Catherine Vinatier dramaturgie Benoîte Bureau scénographie Emmanuelle Roy composition musicale et sonore Vincent Hulot lumières Sébastien Böhm costumes et accessoires Alice Touvet vidéo Nathalie Cabrol assistée de Christophe Touche collaboration artistique Cécile Zanibelli, Gaëlle Hausermann direction technique Marc Labourguigne développement & diffusion Maud Desbordes administration Claire Dugot chargé de production et de logistique Paul Lacour-Lebouvier attachée de presse ZEF Isabelle Muraour production La part des anges coproduction Comédie de Caen, CDN de Normandie, Théâtre de la Ville, Le Volcan – Scène nationale du Havre, Le Bateau Feu – Scène nationale de Dunkerque, Le Granit – Scène nationale de Belfort

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