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Crédit municipal : « L’établissement est dans une situation très délicate, les réserves sont épuisées »

Claudine Bichet, adjointe aux finances, a dressé un point de situation sur les comptes de l’établissement et sur ses perspectives, pour le moins incertaines, lors du dernier conseil municipal. Les réserves ont dû être vidées pour éponger un résultat d’exploitation négatif à moins 8 millions d’euros.

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Crédit municipal : « L’établissement est dans une situation très délicate, les réserves sont épuisées »

« Nous pouvons dire, factuellement, que nous avons cramé la caisse » : mardi 12 juillet, devant les élus du conseil municipal, Claudine Bichet, adjointe aux finances, a dressé un bilan sur la situation du Crédit municipal. En juin 2021, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a infligé une amende de 120 000 euros et un blâme, à l’établissement originellement à vocation sociale, suite à des défaillances internes et à des prêts douteux.

L’établissement fait notamment face à une « érosion historique » de son activité de prêts sur gage de moins 8% cette année et de moins 15% sur les prêts personnels. « L’établissement est dans une situation très délicate, les réserves sont épuisées », a résumé l’élue.

Prélèvement dans les réserves

Le produit net bancaire, qui permet de connaître la richesse créée par une banque grâce à son activité bancaire, est, lui, en baisse de 13%. Claudine Bichet a fait état d’une « machine commerciale très endommagée par le détournement de son activité » :

« Le coût du risque, cette année, s’élève à 8,5 millions d’euros. Il était en augmentation depuis deux ans, mais là c’est colossal. Sans surprise, le résultat d’exploitation plonge à moins 8 millions d’euros. C’est grâce aux réserves que nous pouvons éponger ce résultat d’exploitation très négatif. C’est ainsi qu’on arrive à un résultat qui est légèrement positif de 129 000 euros, sachant que nous étions à moins 700 000 euros l’année dernière. »

Le CCAS, qui bénéficiait de 600 000 euros les années précédentes, n’a pu percevoir cette année que 32 000 euros. Seulement, pour Nicolas Florian, ancien maire de la ville, il n’y a « pas lieu de crier à la faillite » :

« En quelques mois, on a retrouvé des marges de manoeuvre. L’exploitation est encore bénéficiaire. Vous avez l’air de regretter que les prêts sur gage baissent, mais moi j’en suis heureux. Ça veut dire les gens n’ont plus à vendre les bijoux de famille pour subvenir à leurs besoins. C’est une bonne nouvelle. »

« Vous êtes responsable »

Un positionnement de l’élu d’opposition que n’a pas manqué de tacler Harmonie Lecerf, adjointe aux solidarités et vice-présidente du CCAS de Bordeaux :

« 32 000 euros, ce n’est même pas le prix d’un poste d’assistante sociale. Et on ne peut quand même pas, ici, analyser la pauvreté de la France au nom des prêts sur gage. Il faut regarder ce qui se passe autour de nous : la pauvreté ne fait qu’augmenter dans le pays depuis 15 ans, 7 millions de personnes sont à l’aide alimentaire. »

Elle a été rejoint par Claudine Bichet, qui est revenue sur la gestion aventureuse des comptes du Crédit municipal sous la précédente mandature :

« Vous n’avez jamais autant parlé du Crédit municipal depuis que vous êtes élu dans l’opposition. Plus c’est gros, plus ça passe. Très clairement, vous êtes responsable. Nous allons sans doute devoir prendre des décisions difficiles, il faut cesser ce jeu narquois de tout nier. »

Face à des « perspectives délicates », accentuées par un « contexte économique difficile », Claudine Bichet a fait part du « volontarisme » de l’établissement, engagé dans un plan commercial et une « réflexion sur les repositionnements de son modèle économique », précisant que l’année 2022 allait être « déterminante ».


#claudine bichet

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