« La première division du football à Bordeaux, ce sont elles ! », clament ce lundi 4 juillet dans un communiqué de presse commun quatre clubs professionnels et de haut niveau féminins de Bordeaux et de la Métropole – Mérignac Handball, Les Lionnes du Stade bordelais (rugby), les Burdis Bordeaux Mérignac (volley) et l’Union Saint-Bruno water-polo.
« L’équipe féminine du FC Girondins de Bordeaux incarne désormais à elle seule le plus haut niveau du football à Bordeaux et en Gironde », rappellent ces formations. Elles entendent ainsi « affirmer leur soutien et leur solidarité à toutes les joueuses, au staff et à l’ensemble des salarié.e.s du club, collectivement menacés dans leur avenir professionnel », et protester particulièrement contre « le silence assourdissant qui entoure le FCGB Féminin ».
L’équipe féminine des Girondins, qui « s’est, elle, maintenue en Division 1 en terminant à la 6e place du championnat de France et qui a, pour la première fois de son histoire, évolué en Ligue des Champions », pâtit déjà de la descente des Girondins en L2, et la réduction de la masse salariale :
« Avec un budget de 2,3 millions d’euros en 2021/2022 (contre 112 M€ pour l’équipe masculine…), le budget des féminines descendrait à 1,9 million d’euros pour la saison 2022/2023 (contre un budget prévisionnel de 40 millions d’euros pour la Ligue 2 masculine). Cet écart déjà abyssal entre les sections, mais aussi une baisse significative compromettent évidemment le recrutement et les performances de l’équipe lors de la saison prochaine. »
Les Bleues sur le départ
Aujourd’hui, « 8 joueuses majeures ont dû quitter le club, dont 4 sélectionnées en Équipe de France pour l’UEFA Euro 2022 (du 6 au 31 juillet) ». En fait, les Girondines sont quatre appelées chez les Bleues, dont deux ont officialisé leur départ : la capitaine Charlotte Bilbault et Eve Périsset. Deux autres internationales, la néerlandaise Katja Snoeijs et la brésilienne Tainara De Souza Da Silva, sont également partantes de Bordeaux. Et la fuite des talents pourrait s’aggraver, rappellent les quatre sections féminines de haut niveau :
« A ce jour, le FCGB est suspendu à l’échéance de la décision de la DNCG, le 5 juillet, pour assurer la place de l’équipe masculine en Ligue 2, mais aussi la survie pure et simple du club et de l’ensemble de ses effectifs, sportifs mais aussi salariés, soit 260 personnes. »
Sollicité par Rue89 Bordeaux pour savoir à quel point l’équipe féminine pourrait être impacté par une rétrogradation en National, qui pourrait être synonyme de dissolution de la structure professionnelle, le FCGB n’a, à cette heure, pas donné suite. Les clubs de la métropole qui apportent aujourd’hui leur soutien précisent qu’ils ne parlent « pas de sport féminin », mais « de sport professionnel et d’inégalité de traitement financier, moral et médiatique ».
« L’équipe féminine du FCGB a fait preuve, tout au long de la saison, d’un professionnalisme, d’un courage et d’un investissement qui ne s’est jamais démenti. Les joueuses portent les couleurs d’un club dont la dérive de l’équipe masculine emporte tout sur son passage, dont l’engagement et les performances de l’équipe féminine. »
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