Elle est fermée au public depuis novembre 2021, et le restera jusqu’à, au moins, fin 2025. La flèche Saint-Michel, plus haut monument de Bordeaux et bâtiment classé, va faire l’objet d’importants travaux de restauration, qui commenceront ce mercredi 6 juillet avec l’arrivée des premiers camions d’approvisionnement du chantier.
Des travaux d’un montant de 10,6 millions d’euros, pris en charge par l’Etat et la Ville de Bordeaux. La moitié de ce budget est réservé aux moyens d’accès dont un imposant échafaudage.
Un échafaudage hors-norme
Avant la restauration, il faut monter l’échafaudage. Une besogne, et non des moindres, pour la troisième flèche la plus haute en Europe, après Strasbourg et Cologne. La hauteur d’intervention jusqu’à son sommet, soit 114 mètres, impose une installation « auto-stable ».
Autrement dit, la structure de 700 tonnes et de 40 mètres de périmètre sera arrimée dans le sol à l’aide de 48 micropieux. Elle sera divisée en deux parties : une charpente métallique de 63 mètres de haut qui portera un échafaudage traditionnel, grimpant jusqu’à 120 mètres au-dessus du sol.
« Par rapport aux échafaudages traditionnels appuyés aux façades, celui-là résistera au vent par sa propre conception », explique Virginie Zudas, responsable de la restauration du patrimoine culturel et ancien à Bordeaux Métropole.
« C’est presque une première pour les entreprises de réaliser un échafaudage de cette ampleur », souligne Olivier Cazaux, maire adjoint quartier Bordeaux Sud.
Début de la restauration au printemps 2023
Cet aménagement devrait prendre six mois. Puis, au printemps 2023, les cordistes feront place aux ouvriers de la restauration. « Maçons, tailleurs de pierre, sculpteurs, couvreurs, maîtres-verriers… », énumère Patrick Della-Libera, maître d’ouvrage des travaux et chargé du patrimoine monumental et mobilier à la mairie de Bordeaux.
« J’attends la restauration de la flèche Saint-Michel depuis 22 ans », confie-t-il. Fragilisé depuis la tempête Saint-Martin en 1999, l’édifice est surveillé depuis 2000. Ces années de diagnostic ont mené à plusieurs constats : des pierres du monument historique sont altérées, l’accroche métallique de la croix sommitale est fortement corrodée, des fissures ne cessent de s’ouvrir… In fine, la flèche se déforme et le dérèglement climatique, dont les épisodes caniculaires de plus en plus fréquents, n’arrange rien.
« Un périmètre de sécurité avait été mis en place [en décembre 2021, NDLR] à la suite des petits effritements qui tombaient de la flèche », rappelle Olivier Cazaux.
Entre autres, la restauration prévoit le démontage de la croix et de plusieurs assises de pierres pour leur remplacement à neuf. « La partie supérieure de la flèche va être démontée pour être refaçonnée », détaille Virginie Zudas.
Modifications de la circulation à Saint-Michel
L’installation et la livraison d’un tel échafaudage en plein cœur du centre historique de Bordeaux constituent « un défi ». « Nous avons des contraintes de livraisons liées aux gabarits des camions. Nous avons fait des études de logistique et de circulation dans le quartier », précise Virginie Zudas soulignant qu’il faut s’adapter dans la conduite d’un tel chantier.
« L’implantation du chantier va avoir des formes diverses en fonction des moyens d’accès, c’est-à-dire que nous allons avoir besoin de grues temporaires et mobiles », ajoute-t-elle.
Le périmètre du chantier risque donc de moduler. Mais l’échafaudage ne sera pas monté pièce par pièce sur la place Saint-Michel : « Les barres arriveront préassemblées en trois ou quatre tronçons. » Puis, montées tel un préfabriqué. Ce processus qfacilite la construction et apaise les craintes que les commerçants avaient face à l’ampleur des travaux selon Olivier Cazaux.
Pourtant, des modifications de circulation sont à prévoir et une partie du marché royal a déménagé. « Nous avons dû modifier les plans de circulation pour l’approvisionnement du chantier », justifie l’élu et d’ajouter que les riverains ont été informés de la tenue des travaux par courrier.
Concrètement, la rue des Allamandiers servira de voie d’accès au chantier et pourrait être fermée ponctuellement à la circulation, du 6 juillet 2022 au 30 juin 2023. Une déviation devrait être mise en place par la rue Camille-Sauvageau, la rue Beyssac et la rue Carpenteyre.
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