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Les artistes femmes « sortent de leurs réserves » au musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Elles sortent de leur(s) réserve(s) : une exposition qui pose un nouveau regard sur les artistes femmes au musée des Beaux-Arts, du 16 septembre 2022 au 13 février 2023, dans la salle des Actualités.

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Les artistes femmes « sortent de leurs réserves » au musée des Beaux-Arts de Bordeaux

À quelques jours de la fin de l’exposition dédiée aux œuvres de Rosa Bonheur, qui a réuni 65 000 visiteurs, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux poursuit son hommage aux artistes femmes. Elles sortent de leur(s) réserve(s), nom de la nouvelle exposition, est « à comprendre au sens propre comme au figuré », selon la directrice du musée, Sophie Barthélémy :

« J’attache une importance à ces artistes femmes, à les rendre plus visibles. Je ne voulais pas qu’après Rosa Bonheur, tout s’arrête. La plupart des œuvres ne sont jamais sorties de la réserve pour des raisons de manque de place ou de conservation. »

L’exposition est visible dans la salle des Actualités du musée où une centaine d’œuvres sont présentées :

« C’est un accrochage un peu inhabituel, qui s’inspire de celui des réserves, avec des grilles métalliques. Nous n’avons pas souhaité faire de hiérarchie. Les œuvres sont toutes présentées sur le même plan : aussi bien celles de femmes célèbres, comme Berthe Morisot ou Marie Laurencin, que des artistes moins connues. »

Diversité

Les œuvres traversent autant les siècles que les médiums avec de la peinture, de la céramique, de la photographie ou de la tapisserie. De « grandes sections thématiques » ont été dégagées pour la présentation : l’enfance, le nu, le portrait… Dans l’esprit de l’exposition, chaque section est amorcée par une citation d’une femme écrivaine ou poète à l’instar de Marguerite Duras ou de Colette.

Du XVIe au XXIe siècle, les artistes présentées sont aussi bien bordelaises, comme Simone Colombier de l’école abstraite ou Yvonne Préveraud de Sonneville, élève de Paul Antin, ou étrangères et contemporaines à l’image de la photographe malienne Fatoumata Diabaté, lauréate du Prix Afrique de l’Association française d’action artistique (AFAA) pour sa série Touaregs en geste et mouvement.

Œuvres consacrées à la thématique de l’enfance Photo : musée des Beaux-Arts

Éclipsées de l’histoire

La préparation de l’exposition a été l’occasion pour le musée de mener un « travail statistique » de la collection : 289 pièces de 158 femmes artistes ont été recensées sur un total de 8000. Avec 8,5% de femmes artistes représentées dans la collection, le musée des Beaux-Arts de Bordeaux se situe juste un peu au-dessus de la moyenne nationale, où les femmes représentent seulement 7% des artistes.

Sans compter les œuvres anonymes, la faible visibilité des femmes artistes s’explique par leur professionnalisation tardive. Ces dernières n’ont pu accéder aux Beaux-Arts qu’en 1897. Exclues pendant des décennies des académies et des ateliers, de nombreuses créations prennent pour sujet des « genres mineurs », loin de la peinture d’histoire ou religieuse, alors chasse gardée des hommes.

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