Leïla* a 12 ans. Elle est en cinquième, scolarisée dans un collège béglais. C’est la deuxième expulsion qu’elle vit en moins d’un an. Elle et sa famille, originaire d’Algérie et sous le coup d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), ont déjà été délogés d’une autre maison, à quelques rues de là, rue Alexis-Capelle.
Ce mercredi 26 octobre, la préfète de la Gironde a fait procéder à l’expulsion d’un squat au 5 rue Édouard-Bosc, à Bègles. L’expulsion fait suite à une demande du propriétaire, le bailleur social Domofrance. Les forces de l’ordre sont intervenues à 9h ce matin.
Sur place, 11 personnes, dont 5 enfants, ont été recensées, « toutes déboutées du droit d’asile » et ayant « épuisé les voies de recours, donc en situation irrégulière sur le territoire français », souligne la préfecture de la Gironde dans un communiqué publié à la mi-journée.
« On ne dormait plus »
Baptisé la « Cité calme » par ses habitants, le lieu a été investi il y a six mois par des familles à la rue, exilées d’Albanie, d’Algérie ou d’Angola. Avant l’expulsion, une trentaine de personnes occupait cet ancien foyer pour personnes âgées, destiné à être démoli pour y construire une tour de logements, selon des riverains.
Parmi les personnes expulsées, il y a Rita*, originaire de Tirana, en Albanie. La jeune femme de 28 ans a deux fils, âgés de 7 ans et 20 mois :
« On savait que l’expulsion allait arriver, on ne dormait pas bien depuis quelques nuits. Pour les enfants, même s’ils sont petits, c’est très dur à vivre, ils sont stressés. On nous propose un hôtel, mais c’est temporaire. »
Aide au retour volontaire
Sur place, des voisins solidaires tentent de joindre les établissements scolaires des enfants.
« Peut-être qu’il peut y avoir une mobilisation des parents d’élèves », souligne l’un d’eux.
Une jeune femme, qui a accouché cette semaine, est encore à l’hôpital. Elle doit bénéficier d’un accompagnement spécifique de la préfecture et des services sociaux.
Dans son communiqué, la préfecture de la Gironde indique qu’un « hébergement d’urgence a été proposé aux familles pour cette nuit ainsi qu’une aide au retour volontaire dans le pays d’origine ». L’expulsion s’est notamment déroulée en présence de la Police aux frontières (PAF) et de l’Office de l’immigration et de l’intégration (OFII).
Contacté, le bailleur social Domofrance n’a pas encore répondu à nos sollicitations.
*Les prénoms ont été modifiés
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