Grégoire de Fournas déclenche une nouvelle polémique. Le député girondin RN, viticulteur dans le Médoc, est épinglé pour avoir partagé sur son compte officiel Twitter un lien vers le site de son domaine. Ce qui permet aux internautes de lui commander du vin…
Le tweet a été supprimé ce jeudi, « par prudence » indique-t-il à France Inter qui a révélé l’information. Selon le média, « l’élu le republiera si le déontologue de l’Assemblée nationale ne voit pas de problème ». Celui-ci a été saisi de l’affaire, « y compris par Grégoire de Fournas lui-même » poursuit l’article.
« Pas une campagne de publicité »
Certains commentaires du tweet s’étonnent de la démarché du député, quand d’autres évoquent le code de déontologie des députés, notamment l’article 1er qui concerne l’intérêt général :
« Les députés doivent agir dans le seul intérêt de la Nation et des citoyens qu’ils représentent, à l’exclusion de toute satisfaction d’un intérêt privé ou de l’obtention d’un bénéfice financier ou matériel pour eux-mêmes ou leurs proches. »
Grégoire de Fournas se défend auprès de nos confrères et affirme que « ce n’est pas une campagne de publicité ». Il prétend que son site de vente de vin a fait l’objet d’attaques suite à sa sortie jugée raciste à l’Assemblée :
« L’indignation est a géométrie variable. Est-ce qu’on trouve ça normal que des centaines de personnes aient piraté mon site internet et envoyé des centaines de commentaires malveillants sur les réseaux alors que c’est mon exploitation familiale ? »
Sur le site de la propriété de Fournas, au moment de la rédaction de cet article, la page des vins ne présente effectivement aucune marque et semble avoir été piratée (voir ci-dessous). Par ailleurs, comme nous l’avions abordé dans cet article, les vins de Grégoire de Fournas font l’objet de critiques militantes par les internautes.
Nouvelle sanction ?
Cette nouvelle polémique survient alors que Grégoire de Fournas est toujours sous le coup d’une suspension de 15 jours de l’hémicycle. Le 4 novembre, le député a été exclu temporairement de l’Assemblée nationale après des propos jugés racistes. Au moment où le député Insoumis Carlos Martens-Bilongo posait une question sur la situation de l’Ocean Viking, le bateau de SOS Méditerranée qui cherchait un port avec plus de 230 migrants à son bord, l’élu RN avait crié dans l’hémicycle « qu’il(s) retourne(nt) en Afrique ! ».
France Inter précise que le député pourrait risquer une nouvelle sanction, à en croire l’article 79 du règlement de l’Assemblée nationale :
« Il est interdit à tout député, sous les peines disciplinaires prévues aux articles 71 à 73, d’exciper ou de laisser user de sa qualité dans des entreprises financières, industrielles ou commerciales ou dans l’exercice des professions libérales ou autres et, d’une façon générale, d’user de son titre pour d’autres motifs que pour l’exercice de son mandat ».
Les sanctions évoquées par l’article 79 sont le rappel à l’ordre ; la censure, qui induit la privation pendant un mois de la moitié de l’indemnité parlementaire ; la censure avec exclusion temporaire, déjà prononcée à l’encontre de Grégoire De Fournas le 4 novembre dernier.
Comme le précise l’article 73, « dans le cas où la censure avec exclusion temporaire est appliquée pour la deuxième fois à un député, l’exclusion s’étend à trente jours de séance ».
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