« Juppé a fait la Cité du Vin, mais il a oublié de faire la Cité du Pin. » Yves Simone a le sens de la formule et des slogans plein la besace. L’incontournable guide touristique de la ville, et candidat à plusieurs reprises à la mairie, revient à la charge pour cette deuxième année afin de rétablir le pin de Bordeaux.
« Tout le monde connaît le vin de Bordeaux. Tout le monde connaît le cèpe de Bordeaux… Plus personne ne connaît le pin de Bordeaux. Le pin des landes oui, mais pas le pin de Bordeaux. Et pourtant la Lande girondine commence à Mérignac. On l’appelle le pin des landes, le pin maritime, le pin océanique, mais c’est avant tout le pin de Bordeaux », argumente-t-il.
Bien plus que la volonté de retrouver l’appellation locale, Yves Simone veut aussi retrouver « le pin de Noël de [son] enfance ». Il rappelle que l’arbre était utilisé dans les foyers girondins dans les années 70 et 80 pour Noël « avant l’arrivée de la mode américaine », ajoutant que « les pompiers vendaient les pins au lieu des calendriers aujourd’hui ».
Arbre d’or
Lors d’un point presse en présence de Christophe Marty, gestionnaire forestier professionnel et partenaire de l’opération, Yves Simone a annoncé la création du Collectif des amis du pin de Bordeaux. Celui-ci réunit des forestiers mais également des membres du Centre national de la propriété forestière Nouvelle Aquitaine, notamment son président Bruno Lafon, ainsi que des membres du Programme de reconnaissance des certifications forestières Nouvelle Aquitaine, comme son directeur Guillaume Grigaut.
« Ce qu’on a appelé “l’arbre d’or” au XIXe siècle a tout de même sauvé le port de Bordeaux. Le pin et le vin ont été les deux mamelles de la ville. On a du mal à imaginer aujourd’hui que l’un rapportait autant que l’autre. »
Pour rendre au pin les honneurs de la cité, Yves Simone a commencé par convaincre la Ville. L’année dernière, celle du lancement de l’opération, la mairie a effectué une commande d’un montant de 2000€ qui a permis de remettre un chèque de 500€ aux sapeurs-pompiers de Saint-Symphorien. « Cette année, la municipalité a commandé 200 pins pour les offrir aux commerçants », affirme-t-il.
Pins-pons
La communication autour du pin de Noël s’est également déclinée en ateliers de dessins pour les enfants des écoles de Bordeaux.
« Nous avons effectué une étude grâce aux étudiants de Tech de Co de l’université de Bordeaux, rapporte Yves Simone. Sur les 60 vendeurs de sapins, seulement 3 proposaient des pins. Et encore, ils n’étaient pas mis en avant. »
Pour Noël 2022, l’objectif est de prendre 2 à 5% du marché régional. Pour y parvenir, dix marchés intègrent la vente des pins, certains fleuristes de la ville également, et l’enseigne Bricorelais a prévu d’en proposer. Le prix varie entre 20 et 50€ et comprend un socle, lui aussi en pin. En 2022, une partie de l’argent récolté ira au profit des sapeurs-pompiers de Belin-Beliet et de Sainte-Hélène.
Le porteur de ce projet met en avant ses atouts arguant le fait que le pin soit local, et issu d’opérations d’entretiens de forêts en régénération naturelle. En France, les pins couvrent 2,7 millions d’hectares, soit 16% de toutes les surfaces forestières et 5% de l’ensemble du territoire.
« Si d’autres villes veulent suivre, comme Dax, Mont-de-Marsan… elles ont les pins sous la main. Il n’y a pas mieux pour respecter les principes de l’écologie. »
Qualité qui donne à l’arbre le subtil titre d’éco-pin.
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