Selon Mediapart et Libération, le domicile d’Edwige Diaz à Bordeaux, ainsi que son bureau à l’Assemblée nationale, ont été perquisitionnés ce lundi 5 décembre 2022. Le domicile de Jacques Colombier, député européen de 2018 à 2019, a lui aussi été perquisitionné, et l’actuel conseiller régional Rassemblement national (RN) placé en garde-à-vue.
Enquête préliminaire
Dans un communiqué, le Parquet européen indique avoir été « saisi des faits par le Parquet de Bordeaux » en juillet 2021, suite à un signalement de l’association Anticor, effectué en juin 2021, comme le révélait alors Rue89 Bordeaux. Depuis, une enquête préliminaire est ouverte pour « détournement de fonds publics, complicité et recel » :
« Dans le cadre des investigations dirigées par les Procureurs européens délégués, des perquisitions autorisées par un juge des libertés de la détention ont été effectuées le 5 décembre 2022, dans les locaux de l’Assemblée nationale, ainsi qu’à Bordeaux et dans sa région en vue de permettre la découverte de tout élément utile à la manifestation de la vérité. »
Le Parquet européen précise que les « investigations ont été confiées au Service d’Enquête Judiciaire des Finances qui les conduit sous la direction du Parquet européen ». Cela fait suite à une enquête plus vaste sur les assistants parlementaires européens du parti de Marine Le Pen, soupçonné d’avoir profité de ce système pour rémunérer ses cadres. Elle a donné lieu à la mise en examen de 29 élus ou assistants d’extrême droite.
« Cabale »
Dans un communiqué commun publié dans lundi 5 décembre dans l’après-midi, Edwige Diaz et Jacques Colombier dénoncent des « accusations grotesques » et une « vengeance politique » de la part de David Poulain, référent local d’Anticor en Gironde et conseiller municipal à Ambarès-et-Lagrave. Ils lui reprochent d’avoir communiqué 48h avant le premier tour des élections régionales.
« Ces accusations mensongères sont le fruit d’une vengeance politique de Monsieur Poulain, qui détourne le travail d’utilité publique d’Anticor à des fins personnelles et qui a visiblement mal digéré le fait de ne pas avoir obtenu le désistement du Rassemblement National aux élections municipales 2020 à Ambarès-et-Lagrave au profit de sa candidature (…). »
Les deux responsables locaux du RN mettent aussi en cause « d’anciens élus qui ont quitté le Rassemblement national et de médiocres responsables départementaux à qui le RN a refusé d’accorder une investiture lors de cette élection, dans un dernier baroud d’honneur pour tenter d’exister médiatiquement ».
Edwige Diaz et Jacques Colombier assurent qu’ils donneront « toutes les suites judiciaires nécessaires pour que cette cabale ne reste pas impunie ».
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